Les socialistes se réunissent pour préparer l'avenir

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  746  mots
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Le Parti socialiste réunit ce mardi après-midi son Parlement (Conseil national), alors que se construit le grand Meccano des postes à l'Assemblée nationale et que se profilent les enjeux du futur congrès prévu du 26 au 28 octobre.

Deux jours après son succès aux élections législatives, le Parti socialiste réunit mardi son Parlement (Conseil national) alors que se construit le grand Meccano des postes à l'Assemblée nationale et que se profilent les enjeux du futur congrès. Dans une salle de l'Assemblée nationale, le PS tirera les enseignements du scrutin et félicitera les 280 députés socialistes dont 143 nouveaux élus qui feront leur entrée dans l'hémicycle. Le PS avec ses proches alliés, a remporté dimanche, pour la première fois depuis 1981, la majorité absolue aux législatives, avec des allures de grand chelem --le parti présidentiel détient désormais quasiment tous les pouvoirs-- qui donne les coudées franches à François Hollande et son gouvernement.

Pau, Toulouse et Saint-Etienne en lice pour accueillir le prochain congrès

La première secrétaire du PS, Martine Aubry, parlera en ouverture, avant que Harlem Désir, le numéro deux, ne donne le calendrier du prochain congrès prévu du 26 au 28 octobre. Plusieurs villes dirigées par des maires PS sont candidates : Pau dont le maire est une femme députée, Martine Lignières-Cassou, Toulouse dirigée par Pierre Cohen et Saint-Etienne par Maurice Vincent. Un bureau national est prévu mardi prochain où sera dévoilé le nom de la ville lauréate. Toulouse semble tenir la corde. Le dernier congrès s'était tenu en 2008 à Reims, rendez-vous de triste mémoire tant les affrontements avaient été violents pour la succession de François Hollande.

Eviter une "bataille de chiffonniers" pour le "perchoir"

Premier enjeu, la désignation au "perchoir" de l'Assemblée prévue jeudi. Martine Aubry ne veut pas de "bataille de chiffonniers". Avec l'éviction de Ségolène Royal du jeu, deux candidats sont pour l'heure officiellement en lice: Jean Glavany et Claude Bartolone. Elisabeth Guigou, pour qui ce projet "chemine", semble quasi-candidate. La ministre Marylise Lebranchu, proche de Mme Aubry, n'est pas actuellement candidate, mais "le Premier ministre fait pression sur elle pour qu'elle se présente", assure un hiérarque socialiste. "Je pense qu'il va y avoir une renégociation globale des postes pour éviter la foire d'empoigne. Une renégociation menée entre Matignon, Solférino, avec un oeil de l'Elysée", analyse cette source.

"Vers une motion unique" pour la succession de Martine Aubry

Mais déjà se profile le prochain Congrès dont doit sortir un nouveau premier secrétaire. Martine Aubry ne souhaite pas se représenter mais entend peser sur sa succession. "On s'orienterait vers une motion unique", gage de transition dans l'unité du parti, qui éviterait les affrontements cinq mois après l'élection de François Hollande à l'Elysée. Celui qui dirigerait la motion serait désigné premier secrétaire. "Ce serait le désir du président, du Premier ministre et de la première secrétaire. Mais Benoît Hamon (gauche du Parti) pourrait faire une motion. On peut imaginer qu'Arnaud Montebourg ne restera pas inactif. Ce qu'il a fait durant la primaire est un capital dont il veut profiter", note le même hiérarque.

Premières tensions

Déjà, plusieurs ruent dans les brancards. Ainsi, Mehdi Ouraoui, secrétaire national adjoint, a affirmé à l'AFP que "ce congrès d(evait) être totalement unitaire mais aussi totalement démocratique". "Le processus qui s'engage n'est pas assez transparent. On ne peut passer des primaires à l'américaine à une désignation de couloir à la chinoise", ajoute-t-il. "Il n'appartient pas à Martine Aubry avec 42 voix d'avance au congrès de 2008, ndlr) de choisir son successeur. Il faut que ce congrès soit avant tout celui des militants et que ce soit eux qui choisissent pleinement leur premier secrétaire". Martine Aubry n'avait pu être jointe pour réagir.

Ces propos ont été aussitôt "condamnés fermement" par Harlem Désir. Dans une déclaration à l'AFP, il a affirmé: "Ils sont absolument indignes d'un secrétaire national adjoint du Parti et le disqualifient totalement". "Contrairement aux déclarations de M. Ouraoui, le congrès (...) sera totalement démocratique et transparent. Martine Aubry et moi-même en sommes les garants". "Surtout, a-t-il dit, rien ne nous détournera de notre devoir d'unité après notre victoire à la présidentielle et aux législatives qui ne nous impose que des devoirs et des responsabilités, tout d'abord d'être au service des Français et non pas tournés vers des questions internes".