Le gouvernement avait prévenu: il faudra s'attendre à une augmentation du Smic limitée. Si, comme l'annonce le quotidien Les Echos ce vendredi, celle-ci ne dépasse pas les 2% au 1er juillet, les syndicats risquent de faire grise mine. Surtout si elle est effectivement présentée comme "un à-valoir sur la future hausse légale devant intervenir au plus tard au 1er janvier 2013". Ce niveau s'éloigne radicalement des 1.700 euros mensuels bruts réclamés par la CGT contre les 1398,87 euros bruts par mois sur la base de 35 heures de travail par semaine, soit environ 1.100 euros nets qui a cours actuellement (le Smic est fixé à 9,22 euros bruts de l'heure). Loin aussi du voeu de Force ouvrière de le voir porter à 1.340 euros nets.

Le coup de pouce au salaire minimum interprofessionnel de croissance promis par le gouvernement doit être dévoilé mardi. Mais, ce dernier avait laissé entendre qu'il serait bien inférieur aux attentes des organisations syndicales. Afin de préserver les petites et moyennes entreprises confrontées "à des carnets de commandes difficiles", Michel Sapin, le ministre du Travail, avait averti que cette revalorisation jugée "légitime" serait réduite.

Autre problème: la croissance n'est pas au rendez-vous. Or, François Hollande comptait indexer l'augmentation du Smic sur la hausse du Produit intérieur brut. Jusqu'à présent, le salaire minimum était revalorisé en début d'année en fonction de l'inflation et dépendait également du taux de salaire de base des ouvriers. Faute de croissance, cette autre formule proposant un pourcentage pourrait être privilégée. Réponse mardi prochain.