En été, les Français passent de l'écran au livre

Par Marina Torre  |   |  686  mots
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Dans leur jardin ou les pieds dans l'eau, les Français lisent en moyenne trois livres pendant leurs congés estivaux. Ils déboursent en 32 euros et restent encore fidèles au papier. Une étude de l'Ifop pour la librairie en ligne Feedbooks a passé ces lecteurs à la loupe.

Les vacances d'été sont le moment idéal pour éteindre les écrans et ouvrir un livre. Une bonne partie des Français semble s'en convaincre puisque ces derniers lisent en moyenne trois livres pendant leurs vacances d'été sur onze au cours de l'année, et une bande dessinée pour quatre en tout parcourues au cours des 12 derniers mois, selon une étude menée par l'Ifop pour le libraire en ligne Feedbooks. Plus précisément, la majorité (40%) déclare lire un ou deux ouvrages en lors des vacances d'été et 22% en lisent trois à cinq. Les autres ne lisant soit pas du tout, soit beaucoup (2% lisent plus de 15 ouvrages pendant leurs vacances d'été).

Cinq livres pour les 18-24 ans

Des disparités existent selon l'âge, la catégorie socioprofessionnelle. Les jeunes de 18 à 24 ans lisent davantage pendant leurs vacances d'été : cinq livres, contre deux ou trois pour les générations suivantes. Les artisans et commerçants sont près de 50% à déclarer en lire entre trois et cinq à ce moment de l'année. En revanche, hommes et femmes lisent autant d'ouvrages pendant les congés, alors que les secondes en lisent plus pendant l'année (12 contre 10).

Parallèlement, les sondés passent en moyenne une heure de moins devant leur télévision et également une heure de moins devant leur ordinateur. Le temps passé devant la première passe d'un moyenne de 4 heures et 9 minutes à 3 heures et 10 minutes, tandis que pour le second, il passe de 3 heures et 41 minutes à 2 heures et 39 minutes.

Les Français dépensent en moyenne 32 euros pour leurs lectures d'été

Pour ces lectures, juilletistes et aoûtiens dépensent en moyenne 32 euros. Une majorité se limite à un budget compris entre 10 et 20 euros. Un sur cinq ne dépassera pas les 10 euros et un quart est prêt à débourser de 31 à 60 euros. Trois modes d'achats se partagent la vedette. Il s'effectue avant tout en grande surface spécialisée, avec 48% des sondés qui disent y acquérir leurs livres, sur internet (47%) et dans les librairies indépendantes (46%).

Le roman policier reste le roi, même en été. Genre plébiscité par les Français pendant l'année, selon une étude menée par le ministère de la Culture en 2010, il reste numéro un de juin à septembre. Il réunit 17% des personnes sondés, tandis que les thrillers séduisent 10% de ces Français, autant que pour les «romances». «La librairie est un secteur très saisonnier», explique Loïc Roussel, co-fondateur de Feedbooks, qui souligne les fortes hausses de ventes à Noël et à la rentrée littéraire et les creux en été. Pendant cette période, «vous lisez les best-sellers sortis les mois précédents. Ceux que vous n'avez pas eu le temps de lire pendant l'année», commente-t-il, «typiquement, Marc Lévy, Guillaume Musso, Harlan Coben».

Pour dévorer ces ouvrages, un quart de ces lecteurs des beaux jours disent s'installer dans leur jardin, 22% dans leur lit, et 20% à la plage ou à la piscine. Signe que le terme de «congés estivaux» évoque avant tout le farniente plutôt que les transports, explique Loïc Roussel, puisque seuls 4% des sondés disent lire pendant leurs déplacements en vacances.

Le papier reste la vedette

Enfin, question support, les habitudes semblent encore bien ancrées. La quasi-totalité de ces lecteurs (93%) choisit toujours le papier plutôt que les versions numériques. Même si un Français sur deux reconnaît l'avantage du faible encombrement, la lecture sur tablette, ordinateur ou liseuse ne concerne que 1 à 3% des personnes interrogées. «Un chiffre pas très étonnant» note Loïc Roussel. «Aux Etats-Unis, par exemple, le livre numérique a plus de succès», constate-t-il. Un retard français qu'il explique par «un catalogue d'ouvrages numérisés bien plus fourni» outre-Atlantique, des prix trop élevés pour les livres numériques, avec «des ouvrages poches papier parfois moins chers que les versions dematerialisées», et des supports comme les liseuses à la fois trop coûteux et donc trop rares sur le marché.