Conférence sociale : chacun fourbit ses armes

Par latribune.fr  |   |  750  mots
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François Hollande veut croire à la "réussite" de la conférence sociale qui s'ouvre ce lundi. La CFDT demande des mesures d'urgence pour l'emploi, le Medef veut insister sur la compétitivité.

Ce lundi s'ouvre la « grande conférence sociale » qui doit réunir syndicats, patronat et représentant de l'Etat, François Hollande s'est dit « confiant » dans sa réussite. Le chef de l'Etat fera un discours à 11h15 avant une série de tables-rondes qui doivent durer deux jours. Au menu des discussions: emploi, service public, retraites, redressement économique, égalité homme/femme, salaires, formation.

Le président de la République veut trouver les « choix justes »

« Les partenaires sociaux ont conscience de la période que nous vivons et veulent construire la réussite que je leur propose », a assuré le président de la République dimanche à Reims. Selon l'hôte de l'Elysée, réussir « supposera des choix justes, efficaces et permettant de trouver le bon équilibre entre efficacité, compétitivité et la solidarité et la justice sociale ». François Hollande a indiqué que cette conférence ne « règlerait pas tous les problèmes », mais permettra de déboucher « soit sur des textes de lois, soit sur des compromis entre partenaires sociaux, soit des concertations. »

Valérie Pécresse craint pour l'emploi

L'opposition a néanmoins commencé à fustiger les effets de cette conférence. Valérie Pécresse, ancien ministre du budget a dit craindre que l'emploi ne soit « la première victime » de la conférence sociale. « Attention à une nouvelle conférence sociale qui ne serait que nouvelles dépenses publiques non financées », a mis en garde dimanche l'actuelle députée UMP des Yvelines sur la radio RCJ. Elle suppose que les emplois créés le seront uniquement avec de la dépense publique.
 

François Chérèque pour « des mesures d'urgence »

En tout cas, les participants avancent déjà leurs positions. François Chérèque, le secrétaire général de la CFDT a réclamé des « mesures d'urgence » pour l'emploi. Il cite notamment des « emplois aidés », mais aussi le recours à la négociation pour « anticiper les restructurations », le développement du chômage partiel et la formation des demandeurs d'emplois.


Insister sur la CSG, pour la CFDT

Le leader de la CFDT a réaffirmé qu'il demanderait la suppression des cotisations famille pour alléger le coût du travail, et l'augmentation simultanée de la CSG pour financer la protection sociale. « La CSG doit aussi être utilisée pour financer la perte d'autonomie des personnes âgées. C'est l'impôt le plus juste car il prend en compte les revenus du capital comme ceux du travail », a conclu le syndicaliste.

A propos d'une telle augmentation la contribution sociale généralisée, le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a laissé la porte ouverte ce week-end lors des rencontres économiques d'Aix. Il a précisé que la conférence sociale allait « aborder la question de la compétitivité.» « Nous étudierons les propositions en ce sens, les études des économistes qui y sont favorables, afin de voir si, à l'issue de nos travaux, une solution consensuelle peut se dégager », a-t-il expliqué.


Le Medef veut « la liberté d'entreprendre » dans la constitution

Du côté patronal, Laurence Parisot, la présidente du Medef, a affirmé qu'elle demanderait l'inscription de la « liberté d'entreprendre » dans la constitution et qu'elle tenterait de mettre la compétitivité au centre de la conférence. Dans une interview au Journal du Dimanche, elle a également appelé à « pacifier la question des licenciements ». « Nous souhaitons continuer d'étendre la philosophie du refus du conflit, celle de la rupture conventionnelle, dite à l'amiable », a indiqué la patronne des patrons. « Lorsqu'ils atteignent des montants qui vont jusqu'à deux ans de salaires voire plus, ils mettent en péril la survie des petites entreprises », a-t-elle assuré, avant de rappeler qu'un très grand nombre de dépôts de bilan, notamment dans les PME, devraient intervenir à la rentrée.

Bercy contre un alourdissement du "coût du travail"

Pierre Moscovici a prévenu: il ne faut pas "davantage alourdir le coût du travail". A la veille de la grande conférence sociale promise par François Hollande qui débute ce lundi, le ministre de l'Economie a pris la défense des petites et moyennes entreprises en particulier, lors du Rendez-Vous BFM TV/Le Point/RMC. Il a également mentionné "certaines entreprises industrielles, notamment de grandes entreprises exportatrices". "Nous aurons une politique résolument favorable à l'entreprise", a-t-il promis, en indiquant vouloir notamment traiter de manière différente les entreprises qui investissent et celles qui distribuent des dividendes.

(dernière mise à jour: 09/07/2012 à 08h04)