Déboires d'un évadé fiscal français rattrapé par l'administration

Par latribune.fr  |   |  293  mots
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Georges Eichmann figurait sur la liste qui a permis aux autorités françaises d'identifier près de 3.000 Français évadés fiscaux. Il raconte au quotidien helvète Le Temps comment HSBC lui a proposé de camoufler les centaines de milliers d'euros d'avoirs dont il avait hérité sur un compte en Suisse. Il regrette aujourd'hui de ne pas être allé se dénoncer aux autorités...

C'est la première personne figurant sur la fameuse "liste Falcani" à témoigner. Dans un article du quotidien Le Temps, Georges Eichmann explique qu'il faisait en effet partie de ces 24 000 exilés fiscaux et clients de HSBC Private Bank en Suisse. Ce long listing avait été remis aux autorités françaises en 2009 par l'informaticien Hervé Falcani, ce qui a permis aux agents de l'Etat d'identifier plus de 3000 ressortissants cachant des avoirs genevois.

Apprenant la nouvelle, Georges Eichmann, qui avait hérité d'un compte sur lequel sa mère disposait de "plusieurs centaines de milliers d'euros" en titres, se précipite en Suisse pour consulter son chargé de clientèle. Ce dernier lui propose de "camoufler" ses avoirs. Il lui suffit de les transférer sur un contrat d'assurance vie de Swiss Life. L'argent reste ainsi sur le compte mais devient propriétaire de la compagnie d'assurance et ne risque donc pas d'être identifié par les agents du fisc.

Mais six mois plus tard, Georges Eichmann apprend que le stratagème n'a pas fonctionné. Il reçoit la douloureuse le 10 octobre 2010. Un courrier lui apprend qu'il doit régulariser son compte. Autrement dit, verser "des centaines de milliers d'euros d'arriérés d'impôts pour un compte dont la valeur a été divisée par deux, en raison de la crise".

Aujourd'hui, ce retraité de 65 ans regrette de ne pas être allé se dénoncer au fisc dès l'éclatement de l'affaire. Cet ancien banquier s'étonne toujours qu'un "informaticien venant de l'étranger" ait pu avoir accès "aux clés du coffre" et espère obtenir réparation de la part de son ancienne banque qui indique toujours "ne pas être responsable" de la situation fiscale de ses clients.