Hausse record du chômage en juin : + 1,1%

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  525  mots
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Le nombre des demandeurs d'emploi inscrits en catégories "A,B,C" a fortement progressé de 1,1% en juin pour s'établir à 4.670.000 (2 945000 pour la seule catégorie A). Cette forte augmentation touche toutes les populations mais surtout les salariés de plus de cinquante ans. Conséquence de l'augmentation de la durée du chômage, seuls, maintenant, 48,8% des chômeurs perçoivent une indemnisation au titre du chômage.

Il n'y avait pas de miracle à attendre. En juin, pour le quatorzième mois consécutif, la courbe du chômage a continué de progresser. Et ce n'est pas une perspective de croissance du PIB de 0,4% cette année qui va améliorer les choses ! En juin, le nombre des demandeurs d'emploi inscrits en catégorie " A" en métropole a atteint 2.945.800 soit une progression de 0,8%  (23.700) en un mois et de 7,8% sur un an. Si l'on ajoute les catégories "B  et  C " (personnes ayant exercé une activité réduite le mois précédant) , le nombre des demandeurs d'emploi (y compris dans les Dom) s'élevait fin juin à 4.670.900 (4.395.500 en France métropolitaine). Globalement, si l'on a tient compte des catégories "A,B et C", le nombre des inscrits à Pôle emploi a bondi de 1,1% sur un mois (48.400). Sur un an, la hausse est égale à 6,9%. Des résultats mensuels de très mauvaises augures pour la nouvelle équipe gouvernementale qui va devoir gérer un taux de chômage dépassant 10% cette année, voire même 10,5% en 2013 d'après les récentes données de l'institut COE Rexecode.

L'Assurance chômage face à  une perte de 4,3 milliards  d'euros en 2012

Sans parler des conséquences sur les comptes de l'assurance chômage - comptabilisés dans les déficits publics - qui pourraient enregistrer une perte de 4,3 milliards d'euros cette année ce qui entraînerait un déficit cumulé de plus de 15 milliards ! Des données à comparer aux 7,2 milliards de recettes nouvelles décidées dans le projet de loi de finances rectificative 2012 actuellement en discussion au Sénat.
Le plus inquiétant c'est que l'ensemble des clignotants sont au rouge. Aucun signe d'embellie. Les jeunes de moins de 25 ans sont ainsi les grandes victimes du chômage, en augmentation de 5,9% sur un an. Mais il y a pire encore si l'on s'attarde sur les seniors : la progression du nombre des demandeurs d'emploi chez les plus de cinquante ans atteint, elle,... 15,9%. S'agissant des chômeurs âgés de 25 à 49 ans, la hausse est de 5,7%. Et le chômage de longue durée (plus d'un an) ne fait que progresser (0,2% sur un mois et 7,7% sur un an). Quant à l'ancienneté moyenne des demandeurs d'emploi inscrits en catégories "A,B,C"  elle était de 468 jours fin juin, contre... 451 un an plus tôt.

Seuls 48,8% des chômeurs sont indemnisés

Conséquence de cet allongement de la durée du chômage, le nombre des chômeurs indemnisés (Assurance chômage et régime de solidarité nationale) diminue, s'établissant à 48,8% en mai, contre encore 49,2 en avril. Ce qui signifie que moins d'un demandeur d'emploi sur deux perçoit maintenant une allocation au titre du chômage...
Quant au motif de l'inscription au chômage, encore une fois, les licenciements économiques qui accaparent l'espace médiatique ne représentent que 2,6% des entrées à Pôle emploi, loin derrière les fins de CDD (24,5%) et les fins de mission d'intérim (6,5%). Ce sont toujours les "autres cas" qui remportent la palme avec 42,5% des motifs. Se cachent derrière ce vocable, notamment, les ruptures conventionnelles des contrats de travail.