Rigueur : l'Education rit, la Défense et Bercy pleurent

Par Fabien Piliu  |   |  511  mots
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Dans l'Education, 65.000 postes seront créés pendant le quinquennat. Pour compenser ce gonflement des effectifs, la plupart des ministères devront supprimer des postes. Cet effort doit permettre au gouvernement d'attendre son objectif de réduction du déficit public de 4,5% à 3% du PIB entre 2012 et 2013.

C'est d'une logique implacable. Sachant que le gouvernement s'est engagé à stabiliser les dépenses de l'Etat hors charge de la dette et pensions de fonctionnaires en valeur absolue lors des trois prochaines années, et que le candidat François Hollande a promis de créer sur le quinquennat 65.000 postes dans l'éducation et 5.000 dans la sécurité - justice, police et gendarmerie -, des sacrifices devaient être réclamés à certains ministères.

Rigueur oblige, même s'il a remis en cause le principe de non remplacement d'un fonctionnaire sur deux appliqué lors du précédent quinquennat et qui a conduit à la suppression de 150.000 postes entre 2008 et 2012, François Hollande est donc confronté aux mêmes problématiques que Nicolas Sarkozy

Beaucoup de perdants

Même si les détails précis sur l'évolution des réductions d'effectifs et de crédits dans les ministères en 2013, 2014 et 2015 ne seront pas dévoilés avant la présentation du projet de loi de finances 2013, certaines fuites organisées au niveau gouvernemental permettent de connaître déjà les gagnants et les perdants, les ministères prioritaires et les autres.

Concrètement, c'est l'Education qui est la grande gagnante. La création de 6.800 nouveaux postes est déjà programmée à la rentrée de septembre. Leur financement a été intégré au collectif budgétaire 2012 voté cette semaine. Lors des quatre prochaines années, le rythme des créations sera de l'ordre de 12.000 par an dans l'Education.

Environ 13.000 suppressions de postes par an

Pour compenser ces créations de postes dans l'Education, des réductions d'effectifs de l'ordre de 13.000 par an sont donc prévues. Les ministères de la Défense et de l'Economie et des Finances seront les plus touchés en 2013. En 2013, le ministère de la Défense sera le plus mis à contribution avec une diminution de 7.200 postes. Celle-ci est déjà prévue dans la loi de programmation militaire actuelle qui prévoit une baisse de 55.000 des effectifs militaires entre 2008 et 2015.

Selon une source gouvernementale, 2.500 postes devraient être supprimés à Bercy qui en a déjà perdu 15.000 depuis 2007. Les ministères de l'Ecologie et du Logement perdront chacun 1.300 postes. A l'Intérieur, la situation est plus complexe. Les 500 créations de postes de policiers ne compenseront pas l'ensemble des suppressions prévues.

La partie dépenses du projet de loi de finances 2013 étant quasiment achevé, le gouvernement doit maintenant s'attaquer au volet recettes du texte qui, après les arbitrages rendus fin d'août, sera présenté dans la deuxième quinzaine de septembre en Conseil des ministres. Son examen au Parlement commencera le 26 septembre. L'objectif est de ramener le déficit public de 4,5% à 3% du PIB l'année prochaine.

Les effectifs par ministère en 2012
Ministère Equivalents temps plein travaillé (ETPT)
Enseignement scolaire 968.059

Défense

291.611
Sécurité (Police nationale, Gendarmerie nationale) 239.547
Gestion des finances publiques et des ressources humaines (rattaché à Bercy) 139.495
Justice 76.887
Ecologie et Développement durable 59.566
Enseignement supérieur et Recherche 21.288
Agriculture 14.271
Economie 12.691
Culture 10.995

Source. Ministère de l'Economie, Loi de finances 2012