Mélenchon sort de sa réserve pour attaquer le début de mandat de Hollande

Par latribune.fr  |   |  343  mots
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Dans un entretien au JDD, Jean-Luc Mélenchon revient sur les 100 premiers jours de François Hollande, qu'il juge "creux". Pour lui, les réformes urgentes n'ont pas été engagées et la loi bancaire doit être mise en oeuvre sans attendre.

Après plusieurs mois de silence, Jean-Luc Mélenchon dénonce le "creux" et "l'atermoiement continu" des cent premiers jours du mandat de François Hollande.
Dans le Journal du dimanche, l'ancien candidat du Front de gauche à la présidentielle estime que le chef de l'Etat a dilué "le contenu insurrectionnel du vote de la présidentielle dans les sables des plages du Var."

Du temps perdu

Et Jean-Luc Mélenchon ne manque pas d?inspiration pour qualifier le début de mandat de François Hollande."Ce fut une session du temps perdu. Cent jours pour presque rien (...) Quand je regarde le creux des cent jours et la multiplication des commissions, j'en conclus que nous étions mieux préparés que les socialistes à exercer le pouvoir", estime-t-il.
Pour lui, les réformes urgentes n?ont pas non plus été celles escomptées. "Après dix ans, la gauche revient au pouvoir et tout ce qu'il y aurait d'urgent à faire, ce serait un collectif budgétaire et une loi sur le harcèlement sexuel ? Nos députés ont voté le collectif: c'est un coup de serpillière sur les plus grosses taches laissées par Sarkozy. Mais ce n'est pas assez pour faire le ménage", ajoute-t-il.

Toujours pas de loi bancaire

Jean-Luc Mélenchon regrette que la majorité socialiste n'ait passé ni la loi sur les licenciements boursiers, déjà votée en première lecture au Sénat, ni la loi bancaire. "Il fallait marquer un rapport de force avec la finance (...) Il faut faire le boulot maintenant. L'atermoiement continu laisse les mains libres à la finance ! Assez temporisé !", dit-il.
Pour le chef de file du Parti de gauche, la négociation du volet croissance, en juin, du traité européen budgétaire fut une "comédie" qui s'est soldée par une capitulation.
"Hollande est un social-libéral comme ceux qui ont déjà conduit aux désastres grec, espagnol et portugais. Ce n'est pas parce que François Hollande veut être normal que la situation va le devenir", dit-il.