La barre des 3 millions de chômeurs en vue

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  630  mots
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Le nombre des demandeurs d'emploi a encore fait un bond en juillet. Il progresse de 1,4% dans la catégorie A (chômeurs n'ayant exercé aucune activité) pour atteindre 2.987.100. Avec les catégories B et C (travail partiel dans le mois), le chômage frappe désormais 4.733.000 personnes (+58.300 en juillet). Cette progression record concerne toutes les catégories, les plus de 50 ans et les moins de 25 ans étant les plus exposés. Le gouvernement prépare de nouveaux outils pour tenter d'endiguer cette progression.

Pas de pause estivale sur le front du chômage ! En juillet, sans surprise, pour le quinzième mois consécutif, le nombre des demandeurs d?emploi a poursuivi son inexorable hausse. Et elle est particulièrement forte ! En juillet , le nombre des demandeurs d?emploi inscrits en catégorie "A" en métropole a atteint 2.987.100, soit une progression sur un mois de 1,4% (41.300) et de ? 8,5% sur un an. On frôle des records. La barre symbolique des 3 millions de chômeurs déjà atteinte lors de la récession de 1993 est en vue pour cette rentrée. Pire : si l?on ajoute les catégories "B et C" (personnes ayant exercé une activité réduite lors du mois précédant), le nombre des demandeurs d?emploi augmente de 1,3% (+ 58.300) sur un mois et de 7,9% sur un an. Au total donc, (y compris les DOM), le nombre des personnes inscrites à Pôle emploi et tenues de faire des actes positifs de recherche d?emploi atteint maintenant 4.733.000. Le défi est donc énorme pour la nouvelle majorité, confrontée de surcroît à une croissance morose- le PIB pourrait ne pas progresser de plus de 0,3% cette année -, qui va devoir gérer cette progression sans fin du chômage.

Le gouvernement prépare de nouveaux outils à destination des jeunes et des seniors

C?est d?ailleurs pour montrer son volontarisme, qu?il a été décidé de finalement inscrire le projet de loi instituant les "emplois d?avenir" réservés aux jeunes en difficulté au menu de la courte session extraordinaire du Parlement qui se tiendra fin septembre. L?idée étant d?instituer 150.000 emplois d?avenir d?une durée de trois ans (100.000 dès 2013 et 50.000 de plus en 2014) dans le secteur non marchand pour tenter de freiner la progression du chômage des moins de 25 ans. De fait, les jeunes payent un lourd tribut. Sur un seul mois, le nombre des chômeurs de moins de 25 ans augmente de 1,7% et de 7,3% sur un an. Ce taux atteint même ? 9,1% pour les seuls hommes.
Mais il y a encore pire. A l?autre bout de l?échelle, les "seniors" de plus de 50 ans inscrits au chômage, sont en progression de? 16,3% en un an. Pour eux, le gouvernement compte sur le futur "contrat de génération"  (qui permettra des allègements de cotisations patronales pour les entreprises qui lieront l?embauche d?un jeune au maintien d?un plus de 50 ans dans son emploi). Mais, problème, ce contrat de génération doit faire l?objet d?une négociation/concertation avec les partenaires sociaux. Et son principe ne sera pas finalisé avant?la mi 2013.

Les licenciements économiques minoritaires

Quant au motif de l?entrée au chômage, les mois se suivent et se ressemblent. A elles seules, les " fins de contrat à durée déterminée" représentent le quart des inscriptions à Pôle emploi et les fin de missions d?intérim 6,5%. Deux catégories qui forment la traditionnelle variable d?ajustement en période de stagnation de l?activité. A l?inverse, les licenciements économiques ne sont à l?origine que de? 2,7% des entrées à Pôle emploi, exactement comme au mois de juin. Autre conséquence du ralentissement de l?économie, les offres d?emploi collectées par Pôle emploi ont reculé de 13,4% en juillet sur un (239.500).
Tous les clignotants sont donc au rouge pour le gouvernement et sa majorité. Plus que jamais, l?emploi sera donc au centre de toute ses décisions dans les mois à venir. Là réside peut-être l?une des explications aux déclarations d?Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, vantant les mérites de la filière nucléaire? génératrice d?emplois.