Dupond-Moretti au Medef : "J'ai davantage confiance dans la cuisine de mon pays que dans sa politique"

Par Laura Fort  |   |  277  mots
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Dernière conférence de la journée à l'Université d'été du Medef. Au programme, fil rouge et ligne jaune dans le business. L'occasion pour l'écrivain Sophie Audouin-Mamikian et Maître Dupond-Moretti d'évoquer la place du plaisir et de la liberté dans leurs métiers respectifs.

Retrouvez le dossier spécial de la première journée de l'Université d'été du Medef 2012

Transgression, droiture et persévérance sont au centre de la dernière conférence de la journée. Sophie Audouin-Mamikonian, écrivain, auteur de la saga Tara Duncan, ouvre les débats de cette table ronde dont le thème est "Fil rouge et lignes jaunes". "Le désir, dans le business est important. Donc j'ai cassé les codes et j'ai changé d'éditeur. A chaque fois qu'on m'a fermé la porte, je suis passée par la fenêtre". L'avocat pénaliste Eric Dupond-Moretti, invité à la même table, partage sa vision du sujet : "le fil rouge pour un avocat, c'est la défense à tout prix, c'est intervenir dans un dossier sans émettre de la morale. La ligne jaune, c'est un plus compliqué."

"La ligne jaune, c'est celle de la liberté. Il faut en user et en abuser"

Il provoque des applaudissements et les sourires d'Alain Juppé, lorsqu'il lance : "J'ai davantage confiance dans la cuisine de mon pays que dans sa politique". Il dénonce ensuite la séparation du siège et des parquets, mais aussi les codes de la magistrature : "En Suisse par exemple, pays que je connais bien, les avocats et les magistrats sont issus de la même formation et se respectent. Je pense qu'il faudrait aussi en France une formation commune pour que les deux parties apprennent à se parler. Je pense aussi que les procureurs doivent sortir des palais de justice. Le système est totalement gangrené". Il conclut : "La ligne jaune, c'est celle de la liberté. Il faut en user et en abuser".