La BPI ne pourra pas se passer des Régions

Par Fabien Piliu  |   |  397  mots
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Lors d'un déplacement dans la banlieue de Montpellier, Pierre Moscovici, le ministre de l'Economie a déclaré que "90% des décisions" de la future Banque publique d'investissement (BPI) seront prises par les régions.

Les régions ont-elles gagné leur bras de fer contre Paris dans le dossier de la Banque publique d?investissement (BPI). Peut-être. Lors d?un déplacement à Lavérune, dans la banlieue de Montpellier, Pierre Moscovici a précisé les contours de l?organisation de la nouvelle structure qui sera présentée le 17 octobre en conseil des ministres qui rassemblera la banque publique Oseo, CDC Entreprises et le Fonds stratégique d?investissement (FSI).

Un véritable partenariat ?

"La BPI est fondée sur un partenariat entre l'Etat et les régions. Dans la pratique, 90% des décisions de la BPI seront prises en régions. Les régions définiront les orientations et les priorités de la BPI avec l'Etat, aussi bien au niveau national qu'au niveau local", a expliqué le ministre, précisant que des guichets uniques seraient mis sur pied en régions, "au plus près des entreprises.

Faire plaisir à tous

La partie n?était pas gagnée d?avance. Ces dernières semaines, les présidents de Région, et en particulier Alain rousset, le président de l?Association des régions de France (ARF), ont multiplié les déclarations et les pressions pour que les territoires ne se contentent pas d?un simple rôle de consultant. Concrètement, ils réclamaient que le schéma de la BPI se dessine de la manière suivante : une holding centrale et des filiales régionales où les Régions seraient à la décision. Problème, cette organisation ne séduisait pas Bercy qui semble depuis avoir fait marche arrière pour satisfaire à la fois les élus locaux et? François Hollande. Le 31 août, en déplacement à Châlons-en-Champagne, le Président de la république avait déclaré que la BPI serait ?déconcentrée sur les territoires et qu?elle travaillerait en cohérence avec les régions qui seront associées à ses décisions et orientations?.

Le soutien de l?Europe

Autre enseignement de ce déplacement ministériel dans l?Hérault, "la BPI devra aussi s'articuler avec les financements européens. Notre modèle, c'est le mille-pattes, pas le mammouth: un pied partout où il faut, lié à un tronc souple qui coordonne et pilote le mouvement (...) Etat, collectivités locales, corps sociaux et acteurs économiques seront ainsi unis", a déclaré Pierre Moscovici.