Arnaud Montebourg à Florange pour tenter de rassurer les salariés

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  510  mots
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En lutte avec la direction depuis février, les salariés de Florange redoutent la fermeture définitive des hauts fourneaux. Arnaud Montebourg sera ce jeudi sur le site pour s'adresser aux salariés. Une éventuelle reprise pour un euro symbolique pourrait être évoquée.

La direction d'ArcelorMittal a confirmé au gouvernement la fermeture définitive des deux hauts fourneaux de l'aciérie de Florange (Moselle), mais l'Etat travaille à un projet de reprise pour un euro symbolique, rapporte le quotidien Libération publié jeudi. L'annonce redoutée par les syndicalistes pourrait intervenir dès lundi matin lors d'un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire convoqué au siège français du groupe à Saint-Denis (Seine-Saint Denis). L'ordre du jour ne comporte qu'un seul point: "information sur la situation économique et industrielle d'Arcelor Mittal Atlantique et Lorraine".

Arnaud Montebourg très attendu par les salariés jeudi

C'est dans ce contexte qu'Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif est attendu ce jour par les salariés du site. Mais, toujours selon le journal, qui ne cite pas ses sources, l'Etat travaille à un projet de reprise pour un euro symbolique. "Arnaud Montebourg, on n'a rien à lui dire, on a juste envie de l'écouter", a commenté un des responsables CFDT de l'aciérie mosellane, Edouard Martin, après la confirmation de la venue du ministre en Lorraine. "Pendant l'été, ses conseillers nous disaient qu'il viendrait uniquement s'il avait des choses positives à annoncer. Alors on espère qu'il a quelque chose dans sa besace", a-t-il expliqué à l'AFP, soulignant que "s'il n'avait rien à nous dire, ce serait un suicide politique".

Arcelor refuse de démentir un plan social

Selon Xavier Le Coq (CFE-CGC), si Arnaud Montebourg ou le président François Hollande n'annoncent pas avant le sort de Florange, "on devrait le savoir lundi au plus tard". Le député PS de Moselle, Michel Liebgott, a pour sa part annoncé sur son site internet une rencontre entre le chef de l'Etat et le patron d'ArcelorMittal, Lakshmi Mittal, vendredi à Paris. ArcelorMittal assure qu'ils n'ont été mis qu'en veille temporaire en raison d'une demande insuffisante d'acier en Europe. Cet arrêt entraîne du chômage partiel massif pour une grande partie des 2.500 salariés permanents du site et pèse sur les nombreux sous-traitants. Et le 10 septembre, la direction d'ArcelorMittal a refusé de démentir la possibilité d'un plan social dans ce site mosellan, après avoir annoncé début juillet qu'il projetait "une optimisation des fonctions support" de son activité d'aciers plats en Europe, ce que les syndicats ont interprété comme la menace de milliers de suppressions d'emplois.

Bras de fer avec la direction

Le ministre du redressement productif avait rencontré les dirigeants d'ArcelorMittal le 30 août, au sujet du rapport d'une mission d'expertise dirigé par Pascal Faure remis fin juillet et qui concluait à la viabilité de Florange. Le groupe ArcelorMittal avait alors "réaffirmé son engagement vis-à-vis de la France qui reste un pays stratégique pour le groupe". A Florange, les syndicats ont engagé un bras de fer avec la direction depuis février à coup d'occupation des locaux, de blocages du site ou de manifestation en Lorraine ou à Paris. En mars, l'ex-président Nicolas Sarkozy avait annoncé un investissement de 17 millions d'euros d'ArcelorMittal à Florange, notamment pour faire redémarrer le P6 au deuxième semestre 2012.