Gilles Carrez : payer deux redevances télé n'est pas acceptable

Par latribune.fr  |   |  451  mots
Le président de la commission des Finances de l'Assemblée, Gilles Carrez est opposé à la redevance TV sur les résidences secondaires.
Le président de la commission des Finances de l'Assemblée, Gilles Carrez (UMP), a trouvé dimanche 14 octobre qu'il n'était "pas acceptable" de prévoir un paiement de la redevance "à deux endroits", c'est-à-dire pour le domicile principal et la résidence secondaire. Il a jugé que France télévision devrait faire des économies.

Gilles Carrez a affirmé avoir été "très surpris" par un amendement socialiste pour "récréer la redevance télévisée sur les résidences secondaires". Le président de la commission des Finances de l'Assemblée a considéré que "payer deux redevances à deux endroits à la fois n'est pas acceptable". Il s'exprimait dimanche 14 octobre lors du Grand Rendez-Vous iTélé/Europe1/Le Parisien-Aujourd'hui en France.

"Beaucoup de Français modestes se trouvent avoir une résidence secondaire. Trois ou quatre millions de Français ont une résidence secondaire, mais pas uniquement Mme Bettencourt", a-t-il déclaré. "Aujourd'hui, on ne peut pas augmenter ce genre de taxe. La redevance est une taxe comme les autres", selon ce député UMP du Val de Marne.

Stop à la "frénésie taxatrice"

Pour lui, "il n'y a aucune raison de donner 150 millions d'euros à France Télévisions, France Télévisions doit faire des économies". "Si vous leur donnez 150 millions d'euros supplémentaires, ça va arrêter les plans de réformes qui se mettent en place", a estimé le rapporteur général du Budget.

Il a déploré "dans la majorité", notamment chez "les jeunes députés", "une sorte de frénésie taxatrice". "Cinq à six Français sur dix seront conduits à voir d'une manière ou d'une autre leurs impôts augmenter", selon Gilles Carrez.

"Le retour d'un bouclier fiscal honteux et d'un ISF confiscatoire"

Interrogé sur l'amendement PS visant à intégrer certaines oeuvres d'art dans l'ISF, le président de la commission des Finances a pronostiqué qu'il serait "rejeté". "Il a déjà été présenté à plusieurs reprises entre 1997 et 2002, à l'époque c'était Lionel Jospin qui était Premier ministre" et jamais voté, a-t-il noté. "Quand j'entends Mme Filipetti dire 'je vais me battre jusqu'à la dernière goutte de mon sang pour que les oeuvres d'art ne soient pas imposées à l'ISF+', j'aimerais bien qu'elle dise aussi 'et je me battrai jusqu'à la dernière goutte de mon sang pour éviter que les entreprises soient dans l'ISF'", a observé Gilles Carrez.

"Je suis conscient que le marché des oeuvres d'art en France, notamment à Paris, est un marché extraordinairement actif avec beaucoup d'emplois mais je souhaiterais que mes collègues de gauche réfléchissent à partir de cette question à la nature de l'ISF", a-t-il ajouté. Et de dénoncer "le retour d'un bouclier fiscal honteux lié à un ISF confiscatoire".

Le gouvernement Ayrault prévoit en effet de remettre en place un bouclier fiscal mais moins généreux que celui mis en place sous la présidence Sarkozy : les impôts directs seront plafonnés à 75% des revenus. L'ISF ne dépassera pas 1,5% du patrimoine