François Hollande recadre le débat sur la compétitivité

Par latribune.fr  |   |  410  mots
Copyright Reuters
Lors d'un discours devant des patrons de PME jeudi soir à Paris, le Président de la République a confirmé le transfert des charges sociales des entreprises vers la fiscalité et parle d'un "pacte de compétitivité" plutôt que d'un "choc". La réduction d'impôts sur la fortune (ISF-PME) sera maintenue.

Le Président de la République joue les arbitres. A l'occasion d'une allocution devant des patrons de PME jeudi soir à Paris, François Hollande a recadré le débat tumultueux sur la compétitivité. Il a confirmé qu'un transfert des charges sociales des entreprises vers la fiscalité - l'une des mesures phares que devrait préconiser Louis Gallois dans son rapport du 5 novembre - serait effectivement appliquée, mais pas brutalement. "Ce basculement ou ce transfert se fera dans le temps", a-t-il dit en clôture de la conférence organisée par Oséo, établissement public spécialisé dans le financement des PME.

Alors que de nombreux ministres et élus de la majorité ont multiplié les prises de position antagonistes sur le sujet, François Hollande a indiqué que la réforme serait menée en ménageant des contribuables "déjà largement sollicités". Le risque, selon lui, serait qu'un transfert massif des charges sociales sur la Contribution sociale généralisée (CSG) ou sur la TVA, n'affecte une demande intérieure déjà atone. Récusant le terme de "choc", il a évoqué un "pacte de compétitivité" sous la forme d'un ensemble de réformes qui seront engagées tout au long du quinquennat.

La fiscalité favorable aux PME maintenue

Par ailleurs, François Hollande a promis à son public de petits patrons une réforme de l'impôt sur les sociétés et de nouveaux financements pour la recherche et l'innovation grâce à la future Banque publique d'investissement. Il a tenu aussi à les rassurer en indiquant que les dispositifs fiscaux en faveur des investissements dans les PME, comme celui qui permet de réduire l'impôt sur la fortune (ISF-PME), seraient maintenus pendant tout le quinquennat alors que le gouvernement prévoyait à l'origine d'en réduire la portée.

"Rien ne pourra se faire sans les entreprises, et encore moins contre", a-t-il dit comme pour répondre à l'opposition qui accuse son gouvernement de créer un état d'esprit hostile aux entreprises et aux entrepreneurs avec les importantes hausses de prélèvements prévues par le projet de budget 2013. Cette mise au point intervient à dix jours de la présentation officielle du rapport Gallois et alors que le Premier ministre présidera vendredi, pour la deuxième fois cette semaine, une réunion de réflexion sur la compétitivité. Elle portera sur le coût du travail, qui concentre l'essentiel des interrogations.