PSA : Sarkozy taxé de "cynisme absolu" par le gouvernement

Par Adeline Raynal  |   |  379  mots
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Les déclarations de François Fillon jeudi soir sur France 2 au sujet de PSA font des vagues. Ce vendredi matin, le pouvoir en place accuse l'ancien chef de l'Etat d'une manoeuvre politique consistant à avoir fait pression sur la direction de PSA pour repousser l'annonce du plan social après l'élection présidentielle.

Les réactions fusent suite aux déclarations de l'ancien Premier ministre au sujet du plan social de PSA Peugeot-Citroën. Jeudi soir, lors du débat télévisé qui l'opposait à Jean-François Copé dans le cadre de la course à la présidence de l'UMP, François Fillon a évoqué une demande formulée par l'ancien président de la République auprès de la direction de PSA de repousser le plan social.

"Il ne demande pas qu'on repousse l'annonce, il demande qu'on repousse le plan social, ça ne revient pas du tout au même", a-t-il déclaré, réfutant toute man?uvre politique de la part de Nicolas Sarkozy. Il a fait valoir des motivations exclusivement économiques.

Un man?uvre politique selon le gouvernement

Ce vendredi matin, le gouvernement Ayrault accuse l'ancien chef de l'Etat de man?uvre politique à l'approche de l'élection présidentielle. En tant que porte-parole de l'équipe ministérielle, Najat Vallaud-Belkacem, a dénoncé "le cynisme absolu" de Nicolas Sarkozy.

Dans son ouvrage "Scènes de la vie quotidienne à l'Elysée", l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Camille Pascal, évoque une discussion téléphonique entre l'ex-président et Philippe Varin, président du directoire de PSA : "Le lendemain matin, lorsque j'entendis à la radio les explications aussi embrouillées qu'embarrassées du patron de Peugeot qui semblait revenir sur son projet, je me dis alors que l'intervention musclée du Président n'avait pas été vaine", écrit-il notamment.

Bertrand réfute les dires de Fillon

De son coté, Xavier Bertrand - ancien ministre du Travail sous le gouvernement Fillon - a contredit son ancien supérieur ce vendredi matin à l'antenne de la radio RTL : "J'ai participé à de très nombreuses réunions, et je n'ai pas le même souvenir", a-t-il affirmé ce matin. "J'ai par contre un souvenir très clair, c'est d'une constance de Nicolas Sarkozy pour dire qu'il ne voulait pas de fermeture de site dans l'industrie automobile en France", a déclaré le député UMP de l'Aisne. Au lendemain du débat Copé-Fillon, Xavier Bertrand a toutefois annoncé avoir choisi son camps : il soutiendra l'ancien chef du gouvernement pour l'accession à la présidence du parti majoritaire à droite. Un soutien en demi-teinte tout de même.