Les 5 plaies de l'industrie française selon Louis Gallois

Par Adeline Raynal  |   |  335  mots
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Dans son rapport, Louis Gallois parle de "seuil critique" atteint par l'industrie française. Il consacre la première partie de son rapport à démontrer son quasi-franchissement. Voici les éléments-clés sur lesquels il base sa démonstration.

"Je pars d'un diagnostic assez sévère du décrochage de l'industrie française, qui s'accélère depuis une dizaine d'années", a déclaré ce lundi Louis Gallois lors de la remise officielle de son rapport au gouvernement. Ce diagnostic, il le pose en s'appuyant sur cinq données clés:

? Déclin de l'activité industrielle sur le total de la valeur ajoutée

La part de l'industrie (hors construction) dans la valeur ajoutée, en France, est passée de 18% en 2000 à un peu plus de 12,5% en 2011. La France se place en 15e position, sur les 17 pays qui composent la zone euro, bien loin derrière l'Allemagne (26,2%) et la Suède (21,2%).

? Dégradation de l'emploi industriel

En 1980, les emplois dans le secteur industriel (hors construction) représentaient 26% de l'emploi salarié total. L'an dernier, cette proportion était passée à 12,6%. "La France perdant ainsi plus de 2 millions d'emplois industriels en 30 ans", souligne le rapport.

? Perte de parts de marché à l'exportation

En Europe, la part de marché des exportations françaises est passée de 12,7% en 2000 à 9,3% en 2011, alors que sur la même période, l'Allemagne a vu ses parts de marché à l'exportation intracommunautaire progresser d'un point passant à 22,4%.

? Des marges de l'industrie rognées

Pour préserver leur compétitivité prix, les industries françaises ont été contraintes d'abaisser considérablement leurs marges entre 2000 et 2011. L'industrie manufacturière les a par exemple fait passer de 30 à 21% selon l'INSEE. Dans le même temps en Allemagne, ces marges ont progressé en moyenne de 7 points.

? Des investissements privés en R&D insuffisants

En 2010, la dépense de R&D par les entreprises françaises n'a représenté que 1,4% du produit intérieur brut. "Les crédits publics de soutien à la R&D sont proportionnellement moins orientés vers le développement économique que nos principaux compétiteurs", insiste le rapport, qui reconnaît toutefois que "la France demeure parmi les pays les plus actifs de l'OCDE en matière de R&D publique".