Le camp Fillon repart à l'assaut de l'UMP

Par latribune.fr  |   |  771  mots
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Eric Ciotti, directeur de campagne de l'ex-Premier ministre, a affirmé que trois fédérations (Nouvelle Calédonie, Wallis et Futuna et Mayotte) avaient été oubliées dans le calcul final. D'après lui, leur intégration permettrait à François Fillon de l'emporter de 26 voix.

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Décidément, l'élection à l'UMP tourne au vaudeville. Alors que Jean-François Copé a été élu hier à la présidence de l'UMP après d'interminables délibérations, le camp Fillon, que l'on pensait résigné, a finalement fait parler la poudre. Ce mercredi, lors d'une déclaration solennelle à l'Assemblée nationale, c'est Eric Cioti, le directeur de campagne de l'ex-Premier ministre, entouré des députés fillonistes Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez, qui a sonné la charge. Selon eux, les votes de Nouvelle-Calédonie, Mayotte et Wallis et Futuna ont été omis du total proclamé, et leur prise en compte ferait gagner l'ancien Premier ministre.

D'après Eric Cioti, l'intégration des résultats de ces trois fédérations offrirait 26 voix d'avance à leur champion. En guise d'argument d'autorité, le président du Conseil général des Alpes-maritimes a argué que le président de la commission électorale interne (Cocoe) Patrice Gélard "a lui-même reconnu cette erreur lors d'un échange téléphonique avec François Fillon en fin de matinée".

De l'"intox" pour les Copéistes

Dans la foulée, François Fillon a demandé dans un communiqué à Alain Juppé, le président fondateur de l'UMP, "d'assurer de façon transitoire" la direction du parti "afin de trouver les voies et moyens de sortir de l'impasse". L'intéressé aurait accepté cet intérim : "Evidemment, Alain Juppé a dit oui", a assuré au JDD un membre de l'équipe de François Fillon. Toutefois, selon Le Monde, Alain Juppé dit "avoir besoin de réfléchir" à la proposition de l'ex-Premier ministre. Reste que, réunis autour de François Fillon au Musée social (VIIe arrondissement), 110 parlementaires fillonistes ont prévenu : si Jean-François Copé refusait de céder sa place à Alain Juppé, ils menacent de quitter le parti. Reste qu'en fin d'après-midi, Alain Juppé a expliqué sur Twitter qu'il ne prendrait la présidence par intérim que si les deux camps étaient d'accord, ce qui n'est pas le cas pour le moment :

 


Mais pour sa part, Patrice Gélard a assuré que la Cocoe "ne pouvait plus revenir" sur cette décision. "Nous avons rendu les résultats publics lundi soir. C'était une décision de la Cocoe et les deux parties étaient parfaitement au courant. Dorénavant, toute contestation doit être adressée, le cas échéant, à la commission des recours".

De son côté, Jean-François Copé a assuré sur BFM dans l'après-midi qu'"il n'y a pas de problème, on ira devant une commission de recours s'il le faut". Il a réitéré cette position lors d'une conférence de presse au siège de l'UMP en début de soirée : "Il appartient donc à M. Fillon, s'il le souhaite, de faire (...) ce recours et alors seront réexaminés la totalité des bureaux de vote." Dans la même veine, un copéiste confie à La Tribune que "les fillonistes devraient faire un recours officiel, or ils s'en gardent de bien". Et de juger que la man?uvre de François Fillon était "de l'intox".

La bataille des JT

La bataille s'est poursuivie dans la soirée dans les "20 heures". Invité au JT de TF1, François Fillon a expliqué qu'il comptait renoncer à la présidence de l'UMP. D'après lui, il y a une "fracture politique et morale" au sein du parti. Toutefois, il a demandé "qu'Alain Juppé constitue une équipe et nous propose une sortie de crise pour qu'on puisse régler cette question de façon collégiale". François Fillon a indiqué qu'il ne déposerait pas de recours devant la commission interne de l'UMP, arguant qu'il n'avait "pas confiance" en son "indépendance". "Si personne n'écoute ce qu'on demande, alors oui je déposerai un recours devant la justice", a-t-il cinglé.

En parallèle, Jean-François Copé était l'invité du JT de France 2. Il a réagi aux propos de l'ex-Premier ministre de manière outrée : "Je ne peux pas imaginer qu'il aille à une telle extrémité. Les militants ont voté, les résultats ont été proclamés." Avant de s'accrocher aux statuts de l'UMP, qui prévoient un recours auprès de la commission interne.



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