Les défaillances d'entreprises continuent de progresser

Par Fabien Piliu  |   |  579  mots
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Elles ont augmenté de 4,8% avec 5.334 cas entre septembre et octobre, selon les statistiques de la Banque de France. Toutefois, le record daté de 2009 ne devrait pas être battu. Il pourrait malheureusement l'être en 2013, malgré la multiplication des dispositifs de soutien publics aux entreprises. Sauf si la conjoncture se redresse...

Peut-on vraiment se réjouir ? Selon les dernières statistiques de la Banque de France, le nombre de défaillances cumulées a progressé de 4,8% entre septembre et octobre, ce qui représente 5.334 cas supplémentaires. En données cumulées et sur un an, elles affichent une progression de 1,5% en octobre pour s?élever à 60.448 unités légales. Au regard de ces statistiques, à moins d?une nette accélération de la sinistralité en novembre et décembre, le nombre record de défaillances observées en 2009 ne devrait donc pas être égalé en 2012. En 2009, année au cours de laquelle l?économie française fut en récession, le PIB ayant reculé de 2,5%, 65.000 entreprises avaient mis la clé sous la porte. Ces défaillances avaient entraîné la suppression de 256.100 emplois selon les données recueillies par Pôle emploi.

Le bâtiment est relativement épargné

Des différences sectorielles apparaissent. En cumul sur douze mois, les défaillances diminuent encore en glissement annuel dans la construction (?0,8% après ?2,9% fin septembre 2012). En revanche, elle progressent dans la majorité des autres secteurs, notamment le transport (+15,1% après +11%) et les activités immobilières (+11,8% après +10,3%).

Sur un an et en cumul sur douze mois, le nombre de défaillances de PME augmente en octobre (+1,1%). La hausse du nombre de défaillances d?ETI et grandes entreprises sur un an continue de progresser pour atteindre 25 unités légales, contre 22 fin septembre 2012.

Que peut faire le gouvernement pour faire reculer la sinistralité, sachant que l?assureur-crédit Euler Hermès notamment, anticipe une nouvelle progression des défaillances en 2013? Elles s?élèveraient à 64.000 selon ses calculs.

Les dispositifs gouvernementaux se multiplient

Le gouvernement a plusieurs outils à sa disposition. Outre le crédit d?impôt pour la compétitivité et l?emploi (CICE), les entreprises pourront compter sur un nouveau fonds de garantie du Pacte National pour la Croissance, la Compétitivité et l?Emploi. Présenté la semaine dernière en Conseil de ministres par Pierre Moscovici, le ministre de l?Economie et des Finances, ce fonds a pour objectif de soutenir la trésorerie des PME et TPE grâce au déblocage de plus de 500 millions d?euros de crédits bancaires. «Ce fonds de garantie spécifique permet dès maintenant à OSEO de garantir les crédits de trésorerie accordés par les banques aux PME et TPE. Ce dispositif concerne des prêts de 2 à 7 ans, d?un montant pouvant aller jusqu?à 3 millions d?euros maximum par entreprise. Il concerne toutes les PME et TPE, quelle que soit leur date de création, à condition qu?elles ne soient pas en difficulté structurelle, conformément à la législation européenne», avait expliqué OSEO jeudi dans un communiqué.

La médiation nationale du crédit est pérennisée

Par ailleurs, les entreprises sont enfin assurées de pouvoir compter sur la médiation du crédit au cas où leurs partenaires financiers traditionnels feraient défaut. Vacant depuis août, le poste de médiateur national du crédit a été confié à Jeanne-Marie Prost qui occupait jusqu?ici la fonction de médiateur délégué. On peut aussi espérer que la conjoncture se redresse? Sur ce point, le gouvernement n?a malheureusement pas beaucoup de marge de man?uvre, sauf s?il parvient à provoquer enfin un véritable choc de confiance qui incite les ménages à consommer, les entreprises à embaucher, à investir et à exporter.