Déficit de l'assurance chômage : Sapin juge qu' "il faudra prendre des mesures"

Par latribune.fr  |   |  278  mots
Michel Sapin, le ministre du Travail, était interviewé ce matin sur RTL. Copyright Reuters
D'après le ministre du Travail, les partenaires sociaux "vont devoir mener des négociations pour trouver des solutions qui permettent de revenir à un déficit raisonnable en période de chômage". Ce qui, concrètement, pourrait ouvrir à la voie à une diminution des indemnisations.

Le ministre du Travail Michel Sapin commence à man?uvrer pour préparer à des modifications des conditions d'indemnisation des chômeurs. Interviewé ce mercredi matin au micro de la radio RTL, il a déclaré qu'"il faudra prendre des mesures sur ce régime chômage". Le but étant de ramener le déficit du système d'indemnisation du chômage en France à un niveau "raisonnable". Une baisse des indemnisations n'est donc pas à exclure.

"Les partenaires, seuls gestionnaires du dispositif (...) vont devoir, c'est inscrit dans le calendrier, d'ici à la fin de l'année, mener des négociations pour trouver des solutions qui permettent de revenir à un déficit raisonnable en période de chômage", a poursuivi le ministre.

La pérennité du régime compromise

La Cour des comptes a récemment dressé un diagnostic sévère des politiques françaises en faveur de l'emploi, jugeant que la pérennité du financement du régime d'indemnisation du chômage était remise en cause par la durée de la crise. Dans ce contexte, elle a notamment recommandé une baisse des indemnisations chômage les plus élevées. L'Unedic a annoncé la semaine dernière qu'elle tablait sur un déficit de 5 milliards d'euros à la fin de l'année, ce qui, si ce chiffre se confirmait, porterait sa dette à 18,6 milliards d'euros.

Toutefois, le ministre considère que ce déficit est normal. "Qu'un système d'indemnisation du chômage soit déficitaire dans une période de gros chômage, c'est la nature des choses, c'est je dirais même un peu fait pour ça", a-t-il souligné. "Qu'il y ait une aggravation cette année, c'est normal".