Pilule : l'agence nationale de sécurité du médicament met en cause Diane 35

Par latribune.fr  |   |  434  mots
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L'Agence de sécurité du médicament (ASNM) a confirmé dans un communiqué de presse quatre décès "imputables à une thrombose veineuse liée à Diane® 35", la pilule fabriquée par le laboratoire Bayer.Des dépôts de plaintes sont en cours contre plusieurs pilules de troisième et quatrième génération.

Dimanche, l'Agence de sécurité du médicament (ASNM) a confirmé dans un communiqué de presse quatre décès "imputables à une thrombose veineuse liée à Diane® 35" à la suite d'une information du Figaro faisant état de sept décès liés à la prise de ce traitement contre l'acné du laboratoire allemand Bayer le plus souvent utilisé comme pilule contraceptive.

"Pour les trois autres cas mentionnés, la cause du décès est liée à des pathologies sous-jacentes des patientes concernées", précise l'agence (ANSM), ajoutant qu'elle rendrait ses conclusions la semaine prochaine sur la révision en cours de l'analyse concernant les risques et bénéfices de ce médicament non remboursé.

Un médicament en vente depuis 1987

Petit rappel, Diane® 35 a obtenu son autorisation de mise sur le marché (AMM) en France en juillet 1987 dans le traitement de l'acné chez la femme. Compte tenu de sa composition, ce médicament comporte un effet sur l?inhibition de l?ovulation qui est mentionné dans le Résumé des Caractéristiques des Produits (RCP) .

Cette pilule est autorisée dans 135 pays et commercialisée dans 116 pays. Dans la majorité d?entre eux, ce médicament a l?indication "acné" ou "androgen dependent disease", mais, dans certains cas, l?indication "contraception orale" est également associée.

Des contre-indications précisées

"Les contre-indications à l?utilisation de Diane® 35 précisées dans le RCP sont notamment les antécédents de thromboses artérielles ou veineuses, ainsi que la présence de facteurs de risques cardiovasculaires", indique l'ASNM. En 2012, environ 315.000 femmes étaient en France traitées par Diane® 35 ou ses génériques, sur la base d?une consommation de 13 plaquettes par an.

Des centaines de plaintes

Dimanche toujours, Maître Jean-Christophe Coubris, avocat de plaignantes contre les pilules de 3e et 4e génération, a confirmé au Parisien/Aujourd'hui en France qu'il allait déposer de nouvelles plaintes, une "centaine" au total d'ici février. "Nous avons recueilli des dossiers médicaux de jeunes femmes qui ont été victimes d'embolies pulmonaires, d'accidents vasculaires cérébraux ou de thromboses, alors qu'elles prenaient des pilules de 3e ou de 4e génération", assure-t-il, affirmant que "rien" dans le profil médical de ces femmes, ne montrait "un quelconque facteur de risque". "D'ici au mois de février, je déposerai une centaine de nouvelles plaintes", poursuit-il, précisant que "la plupart de ces femmes ont "entre 16 ans et 35 ans".

Jeudi, quatorze plaintes ont été déposées jeudi au tribunal de Bobigny. Elles visent quatorze pilules contraceptives de marques différentes.