Medef : cette fois, c'est fait, Laurence Parisot est officiellement candidate à sa propre succession

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  373  mots
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Dans un entretien au quotidien "Le Monde", Laurence Parisot sort pour la première fois officiellement du bois en déclarant vouloir se succéder à elle-même à la tête du Medef, si la modification des statuts le lui permettant est acceptée. Ce qui n'est pas gagné.

Laurence Parisot ou l'art du teasing... L'actuelle présidente du Medef annonce dans le quotidien « Le Monde » daté du 2 mars qu'elle souhaite être candidate à sa propre succession si une modification des statuts de l'organisation patronale lui en donne la possibilité. Depuis des semaines, Laurence Parisot prépare le terrain pour se maintenir en fonction, distillant progressivement des informations sur son souhait et poussant ses pions dès que possible. Dans son entretien au quotidien du soir elle réfute toute idée de putsch « "Le tam-tam selon lequel je serais une putschiste, ou classable dans la même catégorie que M. Poutine, procède d'une intention destructrice que je ne peux pas laisser se développer plus longtemps", assène-t-elle.


Plusieurs scénarios possibles

Elle promet que sa démarche « n'échappera à aucun moment au suffrage des électeurs ». Mais, selon elle, tout dépendra de l'avis du comité statutaire du Medef qui va se prononcer sur la modification demandée des statuts.

Si, premier scénario, ce comité autorise Laurence Parisot à prolonger de deux ans son actuel mandat de trois ans qui se termine le 1er juillet, alors c'est devant l'assemblée générale du Medef que Laurence Parisot se présentera. C'est en effet cette assemblée qui est souveraine pour entériner la modification des statuts. Celle-ci doit être acceptée par une majorité des deux tiers des 555 votants. Et ce n'est pas du tout gagné pour l'actuelle présidente.  "Ce n'est plus Poutine c'est Laurent Gbagbo" ironise l'un des membres de l'assemblée.
 

En revanche, second scénario un peu alambiqué : le comité statuaire estime que, désormais, le deuxième mandat à la tête du Medef devra avoir une durée équivalente à la durée du premier mandat, c'est-à-dire cinq ans. Dans ce cas, Laurence Parisot pourra arguer que son deuxième mandat n'ayant duré que trois ans, elle peut se représenter pour un nouveau mandat de... cinq ans. Mais, il faudra, dans ce cas, que la modification des statuts le lui permette et, surtout, elle devra alors faire face à d'autres candidats. Ils sont actuellement quatre et peut-être bientôt cinq. C'est beaucoup. Mais certains vont se retirer et des alliances vont se nouer...