Le patronat fait un geste sur les retraites complémentaires

Par latribune.fr  |   |  392  mots
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Le Medef a proposé d'augmenter, comme le réclamaient les syndicats, le taux de cotisation qui ouvre des droits aux futurs retraités.

C?était le dernier round pour se mettre d?accord sur les retraites complémentaires. Et avant même que ne commence les discussions, le patronat a fait un geste envers les syndicats : il accepte d?augmenter le taux de cotisation ouvrant des droits aux futurs retraités.

Ce taux appelé "taux contractuel" intervient dans le calcul des cotisations acquittées à la fois par les salariés (40%) et par les entreprises (60%). Les négociations qui visent à renflouer les caisses de l'Arrco (retraite complémentaire des salariés du privé) et de l'Agirc (cadres du privé), avaient jusqu'à présent achoppé sur ce point.

Le patronat propose de faire des économies en limitant la revalorisation des pensions des 11 millions de retraités concernés et les syndicats réclament en échange une hausse des cotisations. Selon le texte présenté par le Medef en début de séance et transmis à la presse, le taux contractuel augmenterait dès le 1er janvier 2014 de 0,10 point puis à nouveau de 0,10 point en 2015.

Une valorisation en dessous de l?inflation

Par ailleurs, les pensions des retraités de l'Arrco et de l'Agirc seraient moins revalorisées que l'inflation dès le 1er avril, ce qui correspondrait à une hausse moyenne annuelle de +0,92%. L'inflation prévue pour 2013 est à environ 1,75% (sans correctif 2012). Mais sur neuf mois, c'est-à-dire à partir du 1er avril, la hausse des pensions complémentaires ne serait en fait que de +0,5%, selon les calculs de l'AFP.

Le texte prévoit aussi que les pensions seraient à nouveau moins revalorisées que l'inflation en 2014 et 2015 (- 1point), sans qu'elles diminuent (si l'inflation est inférieure à 1 point). Enfin, le patronat ne fait plus de distinction entre les revalorisations pour les cadres et pour les autres salariés, comme lors de précédentes réunions.

Un déficit de 4,5 milliards d'euros en 2012

Une suspension de séance était en cours en milieu d'après-midi après la remise du texte aux syndicats. Le temps presse car, à l'image du régime général, le déficit des retraites complémentaires (Agirc pour les cadres du privé, Arrco pour tous les salariés du privé) se creuse. Il a atteint plus de 4,5 milliards d'euros en 2012. Le besoin de financement est évalué entre 6 et 10 milliards d'euros en 2017 et les réserves sur lesquelles s'appuient ces régimes pour verser les prestations s'amenuisent.