Un retour de Cahuzac à l'Assemblée ? «Inconcevable » pour Aurélie Filippetti

Par latribune.fr  |   |  361  mots
Jérôme Cahuzac. Copyright Reuters
La ministre de la Culture et de la Communication se dit choquée de l'intentions de l'ancien ministre du Budget de récupérer son siege de député, qui assurerait à ce dernier une certaine immunité parlementaire.

L'affaire Cahuzac n'a pas fini d'empoisonner le gouvernement. Au quotidien "Le Parisien" qui lui demande si elle est choquée par l'intentions de réintégrer l'Assemblée nationale que l'on prête à l'ancien ministre du Budget, la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti, a répondu : "Oui. C'est même inconcevable! Il ne faut pas se contenter de dire que c'est immoral, il faut être intraitable. Je suis outrée qu'il puisse revenir. L'Assemblée doit prendre ses responsabilités et adopter des mesures très fortes". La ministre de la Culture n'entretenait pas d'excellentes relations avec le son homologue du Budget et les couacs s'étaient multipliés entre les deux membres du gouvernement, notamment sur le retour de la publicité après 20 heures sur France Télévisions et sur la redevance étendue aux ordinateurs... « Avec Bernard Cazeneuve (le successeur de Jérôme Cahuzac), nous allons reprendre le dialogue. C'est un homme de culture » lance la ministre, qui glisse que le retour de la pub après 20 heures ne paraît « pas évident. »

Couacs sur la pub après 20 heures et la redevance
Le président de l'Assemblée, Claude Bartolone, a rapporté vendredi que Jérôme Cahuzac lui avait fait part de son souhait de réintégrer l'hémicycle et qu'il a tenté de l'en dissuader. Ce dernier avait été élu député de la 3e circonscription de Lot-et-Garonne en juin 2012 mais avait été remplacé par son suppléant pour rejoindre le gouvernement. L'ex-ministre de Bercy, qui a reconnu mardi avoir détenu un compte bancaire à l'étranger après l'avoir nié devant l'Assemblée nationale, bénéficierait de l'immunité parlementaire, laquelle ne s'appliquerait cependant pas à la période où il était ministre. Si la révision constitutionnelle de 2008 permet à un ministre de retrouver son siège, dans un délai de trente jours après son départ du gouvernement, sans passer par une élection partielle, Claude Bartolone a jugé qu'il y a « les textes et le contexte », s'indignant de « l'offense » du mensonge aux députés : « il y a des symboles qui ne sont pas acceptables. »