Jean Pisani-Ferry, nouvel économiste en chef de Jean-Marc Ayrault

Par Fabien Piliu  |   |  418  mots
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L'économiste a été nommé ce mercredi par le gouvernement. Il devra composer avec toutes une série de structures chargées elles aussi d'anticiper et de dessiner l'économie française de demain.

Lors du conseil des ministres, la nomination de Jean Pisani-Ferry à la tête du Commissariat général à la prospective a été officialisée. Ce n'est pas vraiment une surprise, l'économiste, qui les faveurs de Matignon et de l'Elysée, faisant partie des prétendants favoris à la fonction.

Ingénieur Supélec de formation, il a dirigé le Centre d'études prospectives et d'informations internationales (CEPII) de 1992 à 1997 avant d'occuper le poste de conseiller économique à Bercy de 1997 à 2000 au sein des cabinets de Dominique Strauss-Kahn puis de Christian Sautter. Il fut ensuite président délégué du Conseil d'analyse économique (CAE), expert pour la Commission européenne de 1989 à 1992. Il enseigne actuellement à l'université de Paris-Dauphine.

Fondateur de l'institut Bruegel

Jean Pisani-Ferry s'est surtout fait connaître de l'opinion publique en tant que fondateur de l'institut Bruegel, un think tank créé en 2004, dont il vient de quitter la direction. Proche du gouvernement actuel, son nom ne fut pas retenu pour assurer la présidence de l'IEP de Paris en février. Petit lot de consolation, Claude Bartolone, le président de l'Assemblée nationale l'a nommé au Haut Conseil des finances publiques quelques semaines plus tard.

Pour ce pro-européen, cette nomination est une sorte de retour aux sources puisqu'il fut chargé de mission au commissariat général du Plan entre 1981 et 1983. A quoi servira exactement le Commissariat général à la prospective. Se contentera-t-il, comme le fit un temps Eric Besson de commander des rapports à des économistes brillants sur ce que devrait être la France de demain ? Qui se souvient du rapport "France 2025" ou du rapport de la Commission "Energies 2050" du Centre d'analyse stratégique (CAS) présenté par l'ancien secrétaire d'Etat à la Prospective ? A défaut d'avoir un pouvoir décisionnaire, sera-t-il assez puissant - et assez écouté par l'Elysée et Matignon - pour impulser de véritables projets structurants ?

Beaucoup de structures plus ou moins similaires

Si tel est le cas, le Commissaire devra se battre pour faire entendre sa voix. En effet, nombreuses sont déjà les institutions en charge de « penser » l'avenir de la France. Citons, sans être exhaustif, le conseil d'orientation de la Banque publique d'investissement et ses nombreuses - fortes - personnalités, les comités de filières industrielles stratégiques, le commissariat général chargé des programmes d'investissement d'avenir ainsi que les multiples think tank qui gravitent autour du gouvernement. Le choc de simplification décrété par Matignon n'a pas encore touché la sphère institutionnelle.