"L'entreprise entre enfin à l'école"

Par Propos recueillis par Fabien Piliu  |   |  400  mots
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Dans un entretien accordé à La Tribune, Philippe Hayat, chef d'entreprise, fondateur de l'association 100.000 entrepreneurs et chef de file du groupe de travail numéro 1 chargé de diffuser l'esprit d'entreprendre chez les jeunes se réjouit des annonces faites lundi par le président de la République en conclusion des Assises de l'entrepreneuriat. Les premières actions de sensibilisation seront proposées aux élèves dès la rentrée prochaine.

Conformément aux souhaits du groupe de travail que vous avez dirigé lors de ces Assises, François Hollande a annoncé la création d'un programme dédié à l'entrepreneuriat de la sixième à la terminale. Que recouvre exactement ce programme ?
Concrètement, ce programme consistera à familiariser les élèves avec l'entrepreneuriat avec des mises en situation, la création de mini-entreprises au sein des classes des collèges et des lycées. Avec cette initiative, l'entreprise, l'esprit d'entreprise et les entrepreneurs entrent enfin dans les écoles. C'est une grande réussite pour notre groupe de travail et pour l'ensemble des 350 participants des Assises. Certes, la réforme du régime fiscal des plus-values de cession est un point important. Mais développer l'entrepreneuriat chez les jeunes est le meilleur moyen de bien préparer l'avenir.

Quand est ce que les élèves pourront suivre ce programme ?
Nous allons poursuivre nos travaux afin que les premières actions de sensibilisation à l'entrepreneuriat soient lancées dès la rentrée prochaine. Les véritables programmes seront prêts pour la rentrée suivante

Qui assurera cette initiation et cette formation à l'esprit d'entreprendre ?
Les chefs d'entreprises, essentiellement. Toutefois, toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. Beaucoup de professeurs sont intéressés. Sur la base du volontariat, tous les enseignants peuvent participer à cette initiative.

Et après le lycée, les élèves sont-ils lâchés dans la nature ?
Non, il faut entretenir la flamme entrepreneuriale. Intitulé « Jeune entrepreneur de France », un statut d'étudiant entrepreneur verra très prochainement le jour. Le statut étudiant de ses titulaires sera prolongé de deux ans après la date de création de leur entreprise si celle-ci intervient avant la fin de leur parcours universitaire. Ils pourront ainsi continuer leur aventure entrepreneuriale en toute sérénité puisqu'ils seront toujours couverts par la Sécurité sociale et par une mutuelle étudiante. En outre, ils bénéficieront encore d'une assurance en responsabilité civile. Délivré aux étudiants étrangers qui souhaitent développer des projets innovants en France, le visa entrepreneur participe de la même volonté.

Avez-vous des objectifs chiffrés ?
Nous avons un objectif à quatre ans. A cette date, nous souhaitons que 5% des étudiants soient des entrepreneurs. Ils sont moins de 2% aujourd'hui. Si nous atteignons cet objectif, ce seront 25.000 créations ou reprises d'entreprises supplémentaires qui dynamiseront l'économie française.