François Hollande : 13 mesures chocs pour rebondir (1/4)

Par Philippe Mabille, directeur adjoint de la rédaction  |   |  758  mots
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Un an après son élection, le président voit son autorité contestée et sa capacité à sortir la France de la crise est mise en doute. François Hollande veut reprendre l'offensive pour relancer son quinquennat. Pour sortir du labyrinthe de la crise, La Tribune a listé 13 mesures chocs qui pourraient donner un nouveau souffle à la croissance. Dans cette première partie, une analyse des conditions dans lesquelles François Hollande aborde la deuxième année de son mandat.

Un an après l'avoir porté au pouvoir, une partie de la gauche a manifesté ce dimanche 5mai, balai à la main, contre la politique menée par François Hollande, à l'appel du Front de gauche et d'un Jean-Luc Mélenchon désormais pire cauchemar du chef de l'État. Devenu le président le plus impopulaire de la Ve République en un an de pouvoir, François Hollande ne fête pas ce lundi un anniversaire, mais une « étape » sur un chemin qui s'annonce encore difficile.
Si un mot devait résumer le bilan de François Hollande à l'Élysée, le premier qui vient naturellement à l'esprit est « déception ». Les Français attendaient beaucoup de l'alternance incarnée par un slogan imprudent : « Le changement, c'est maintenant. » Sans doute trop, car le manque de résultats du président de la République le tire vers le bas, inexorablement. Les Français s'interrogent sur la capacité de François Hollande de les sortir du labyrinthe d'une crise qui n'en finit pas de faire des ravages dans toute l'Europe. Et le choc du chômage, qui retrouve ses niveaux records de 1997 après vingt-trois mois consécutifs de hausse, met en danger la cohérence de la majorité.
Au chef de l'État, les Français reprochent tout et son contraire. De ne pas savoir où il va ou pire, de le savoir mais de ne pas l'assumer. François Hollande est considéré soit comme incompétent - « Pépère est-il à la hauteur » a titré Le Point le 11 avril, tandis que L'Express stigmatisait « M. Faible »-, soit comme cynique.
Son principal problème, c'est de ne pas avoir dit avec assez de clarté dès le départ la gravité de cette crise et d'avoir entretenu les Français dans une illusion. Illusion pour les salariés de Florange, de Petroplus, ou de PSA Aulnay, qui découvrent que les promesses d'un président de gauche ne valent pas mieux que celles de son prédécesseur de droite. Illusion aussi pour tous ceux qui ont cru que François Hollande engagerait un bras de fer avec l'Allemagne d'Angela Merkel pour réorienter l'Europe vers une politique de croissance. Or, sur le plan budgétaire, François Hollande mène une politique guère différente de celle de Nicolas Sarkozy pour réduire les déficits publics et reprendre la maîtrise de la dette.

La reconquête... C'est maintenant ?

Face à cette crise, le président de la République dit ne pas vouloir se laisser « impressionner » par ceux de ses amis qui appellent à un tournant. Il refuse de changer de gouvernement et a fortiori de Premier ministre, bien décidé à tenir son cap et à attendre de premiers résultats. Il n'est pas plus sensible aux appels du pied d'une partie de la droite et de François Bayrou, qui proposent un gouvernement d'union nationale afin d'adopter les réformes dont la France a besoin pour sortir de la crise et que visiblement une bonne partie de la majorité, à savoir la gauche du PS et les Verts, ne soutient pas.
François Hollande attend de sortir du traumatisme Cahuzac pour reprendre l'initiative. Adepte des chocs (choc fiscal, choc de compétitivité, choc de simplification), François Hollande va devoir s'atteler désormais à un choc de cohérence pour convaincre les Français. Ce virage a commencé lundi 29avril par une grande opération de réconciliation avec les entreprises, avec la réforme de la fiscalité des plus-values. Des signes de gauche pourraient aussi être adressés à l'opinion. C'est clairement l'objectif de la loi Hamon sur la consommation, présentée mercredi en conseil des ministres, destinée à soutenir le pouvoir d'achat en renforçant la concurrence. Le président de la République veut aussi s'attaquer plus franchement avec Cécile Duflot à la crise du logement.
Pour le président, c'est une lente opération « reconquête » qui commence. Il a pour lui une force : les institutions sont solides et le plus dur est, peut-être, désormais passé. Raison de plus pour accélérer les réformes. Pour notre part, nous en avons sélectionné 13, comme 2013, parce que la France est dans une situation qui ne permet plus de continuer à verser de l'eau tiède, mais appelle des choix cruciaux pour son avenir.

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