Le secrétaire général de la CGT appelle à la mobilisation sur les retraites

Par latribune.fr  |   |  402  mots
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Thierry Lepaon a demandé une réforme du financement des retraites "structurelle" qui doit passer, selon lui, par l'augmentation des salaires et par l'emploi et la croissance.

"La question du rapport de force est une question essentielle. Il faut que les salariés s'occupent de leurs affaires", a déclaré Thierry Lepaon. Il était invité du Grand rendez-vous Europe1/iTélé/Le Parisien-Aujourd'hui en France ce dimanche. En ligne de mire : la réforme des retraites, qui "va nécessiter une mobilisation d'ampleur des salariés", selon lui. "Le résultat d'une négociation, c'est avant tout le résultat d'une mobilisation", a-t-il ajouté. Il s'exprimait à la veille d'une rencontre entre le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et les syndicats pour préparer la prochaine conférence sociale des 20 et 21 juin.

"Il faut que les salariés arrêtent de penser que les syndicats, dans le cadre de négociations, peuvent obtenir des choses s'ils n'investissent pas le terrain social et s'ils ne se mobilisent pas", a-t-il précisé, appelant les salariés à une "irruption sur le terrain social".

Refus d'un allongement de la durée de cotisation

Le numéro un de la CGT a demandé une réforme du financement des retraites "structurelle" qui passe, selon lui, par l'augmentation des salaires et par l'emploi et la croissance. Refusant une nouvelle adaptation du système actuel, il a prévenu que la CGT n'accepterait ni un allongement de la durée des cotisations ni une baisse du montant des pensions. Faute de quoi, le syndicat appellerait à des manifestations.

"Si on allait vers un salaire minimum à 1.700 euros, on n'aurait pas de problème de retraite", a-t-il dit. "L'autre curseur c'est l'emploi et donc la croissance", a-t-il estimé. Selon lui, "si on augmente les salaires et si on augmente le nombre de salariés au travail, on n'a pas de problème de retraite".

Par ailleurs, Thierry Lepaon a jugé qu'en contrepartie du délai accordé par Bruxelles pour ramener le déficit budgétaire à 3%, le gouvernement "a lâché sur la question de la flexibilité, de la retraite et de la politique industrielle, et notamment sur la cession d'actifs de l'Etat dans deux grandes entreprises, EDF et la SNCF". "Cela veut dire que demain on risque d'avoir une ouverture à la concurrence, voire une privatisation de deux grandes entreprises qui aujourd'hui structurent notre pays", a-t-il estimé. "La question de l'égalité de l'accès à l'énergie et aux transports ferroviaires, ce sont des questions sur lesquelles, sans débat national, le gouvernement est en train d'opérer des choix", a-t-il affirmé.