La dette des hôpitaux a quasiment triplé depuis 2003

Par latribune.fr  |   |  370  mots
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Depuis 2003, les hôpitaux se sont endettés au point que leur encours à moyen et long terme est passé de 9 milliards d'euros en 2003 à plus de 24 milliards en 2011, selon un rapport publié fin avril par l'Inspection générale des Finances.

Un plan de modernisation de l'offre de soins dans les hôpitaux annoncé en 2003, puis un second annoncé en 2007... Depuis dix ans, les hôpitaux investissent pour faire évoluer leur mode de gouvernance et instaurent la tarification à l'activité notamment. Mais ces mesures ne sont qu'en partie financées par l'Etat, pour l'autre partie les hôpitaux ont dû emprunter. Résultat : leur endettement a été multiplié par trois en moins de dix ans, selon un rapport publié en avril par l'Inspection générale des Finances (IGF) cité par Les Echos ce mardi. "L'encours des prêts de moyen et long terme est passé de 9 milliards d'euros en 2003 à plus de 24 milliards en 2011 sous le poids des plans d'investissement" est-il écrit dans ce document.

Les emprunts à court terme bientôt interdits?

Du coup, l'institution préconise aujourd'hui aux établissements de santé de limiter fortement le recours aux emprunts bancaires de court terme, et préconiserait même leur interdiction "à moyen terme". Pour le président de la Fédération hospitalière de France, Frédéric Valletoux, "si les hôpitaux se sont endettés ce n'est pas pour combler des déficits qui serait dus à une mauvaise gestion". "L'endettement a été poussé par l'Etat qui a lancé de grands programmes d'investissement", estime-t-il dans une interview publiée par Les Echos.

Conséquence de la crise

Autre raison pouvant expliquer ces endettements, la crise financière de 2008. La faillite de la banque Dexia - premier financeur des hôpitaux publics - et la prudence des autres banques, auraient provoqué "un assèchement de l'offre de crédit et une dégradation des conditions de tarification qui pénalisent désormais les établissements de santé" d'après l'IGF. Furieux contre la préconisation de l'institution, le patron de la Fédération hospitalière de France, considère que "l'hôpital risque l'embolie avec la multiplication des normes".

La majorité des hôpiteux ne font pas face à des difficultés de trésorerie, néanmoins c'est le cas de certains de ceux de Lens, d'Ajaccio, de celui de Martinique et du CHU de Caen.

avec agences

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