Face à Merkel, Hollande répète que les réformes sont du ressort de la France

Par latribune.fr  |   |  507  mots
François Hollande à l'Elysée aux côtés de la chancelière allemande Angela Merkel. Le président a déclaré qu'il respectait les recommandations de la Commission européenne mais que les détails des réformes à mener en France relevaient de sa souveraineté. /Photo prise le 30 mai 2013/REUTERS/Pierre Verdy/Pool
François Hollande a déclaré jeudi qu'il respectait les recommandations de la Commission européenne mais que les détails des réformes à mener en France relevaient de sa souveraineté.

"La méthode, les mesures, c'est de la responsabilité de la France." Aux côtés de la chancelière allemande, Angela Merkel, au cours d?une conférence de presse, François Hollande a rappelé ce jeudi son respect des recommandations de la Commission européenne, tout en assurant que les détails des réformes à mener en France relèvent de sa souveraineté. Mercredi, la Commission européenne a demandé à Paris de faire des réformes de structure, notamment en matière de retraites, tout en lui accordant deux ans de plus, jusqu'en 2015, pour parvenir à ramener son déficit public à 3% de son Produit intérieur brut.

"Le détail, les procédures, les manières de faire relèvent de la responsabilité du gouvernement et de l'Etat, sinon il n'y aurait pas de souveraineté possible. La souveraineté elle doit être dans la mise en oeuvre", a-t-il souligné. "La Commission donne des recommandations, elle ne dit pas à la place des Etats ce qu'ils doivent faire."

La courbe du chômage sera inversée

Le président a également réagi aux chiffres du chômage. En avril, la France comptait 3.264.400 chômeurs inscrits à Pôle Emploi. Selon François Hollande, cette hausse tient à "deux raisons spécifiques" françaises: "le manque de solidarité envers les jeunes et les seniors" et le "défaut de compétitivité".

Le gouvernement s?attelle à y remédier, a-t-il fait savoir. Tout en rappelant qu'il maintenait son objectif d?inversion de la courbe du chômage d?ici fin 2013. "Je maintiens l'objectif, malgré ces chiffres, malgré ce qu'ils représentent sur le plan individuel, familial pour beaucoup de Français, je maintiens l'objectif de l'inversion de la courbe du chômage avant la fin de l'année", a-t-il déclaré.

Un président à temps plein pour l?Eurogroupe ?

La France et l'Allemagne se sont également déclarées en faveur d?un président à temps plein pour l?Eurogroupe, une des pistes pour accroître la coordination des politiques économiques dans la zone euro. "Sur l'organisation de la gouvernance économique, nous sommes d'accord ensemble pour qu'il y ait plus de sommets de la zone euro avec un président à temps plein de l'Eurogroupe qui aurait des moyens renforcés", a dit le président français. Le président de l'Eurogroupe "pourrait être (...) mandaté par des ministres de la zone euro pour favoriser l'action dans le domaine de l'emploi, dans le domaine de la recherche et de l'industrie", a-t-il ajouté.

"C'est toujours la même chose quand on parle de la France et de l'Allemagne, on croit que nous ne sommes pas d'accord. Et la plupart du temps nous le sommes", a ajouté le chef de l'Etat. "Alors il peut y avoir des nuances, a-t-il poursuivi, mais vous insistez sur les nuances en oubliant ce sur quoi nous (nous) sommes mis d'accord, et encore aujourd'hui au travers de cette contribution" franco-allemande sur la croissance et l'emploi présentée conjointement ce jeudi avant le sommet européen de la fin juin.