Affaire Tapie : Stéphane Richard évoque un ordre de l'Elysée... puis dément

Par latribune.fr  |   |  320  mots
Stéphane Richard - Copyright Reuters
Le choix de l'arbitrage privé dans l'affaire opposant Bernard Tapie à l'organisme chargé du passif du Crédit lyonnais (CDR) vient-il de l'Elysée? Stéphane Richard, ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde l'a affirmé au Canard enchaîné avant de se rétracter mardi. Pendant ce temps, le CDR s'est déclaré partie civile.

Quel a été le rôle de l'Elysée dans le choix de confier l'affaire Tapie - Crédit lyonnais à un tribunal d'arbitrage privé? Au Canard enchaîné paru ce mercredi, Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde, a affirmé: "En juillet 2007, Jean-François Rocchi, président du CDR (Consortium de réalisation chargé de gérer le passif du Lyonnais-NDLR), et moi avons été convoqués par Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée. Il nous a donné pour instruction de recourir à un arbitrage. Le choix de l'exécutif était parfaitement clair". Selon l'hebdomadaire, cette affirmation date du 3 juin.

Démenti de Stéphane Richard

Mais, le lendemain, l'actuel patron d'Orange dément. "Il n'y a pas eu d'ordre donné par l'Elysée", a-t-il fait savoir à l'AFP et Reuters. D'autres personnalités, comme l'ancien patron du Crédit lyonnais, Jean Peyrelevade, ont estimé que la ministre de l'Economie avait agi sur ordre de la présidence de la République.

Une ex-ministre témoin assisté, un ancien juge mis en examen

Stéphane Richard doit être entendu le 10 juin par les juges d'instruction dans le cadre de cette affaire. Christine Lagarde, l'actuelle directrice générale du FMI, a été désignée témoin assisté par la Cour de Justice de la République. Tandis qu'un juge arbitre, Pierre Estoup a lui été mis en examen pour "escroquerie". A la suite de persquisitions, des documents attestant potentiellement de liens non déclarés avec l'homme d'affaire ont été retrouvés.

403 millions d'euros

Pendant ce temps, le Consortium de réalisation s'est constitué partie civile, comme l'avait prévu Bercy qui a indiqué être prêt à faire de même afin d'avoir accès au dossier et de "défendre les intérêts de l'Etat". Rappelons que Bernard Tapie a obtenu le versement de 403 millions d'euros à la suite de cet arbitrage.