Affaire Tapie : garde à vue prolongée pour Stéphane Richard

Par latribune.fr  |   |  438  mots
Stéphane Richard, ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde. Copyright Reuters
D'après Reuters, la garde à vue de l'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde devrait se prolonger jusqu'à mercredi matin tout comme Jean-François Rocchi, l'ex-président du Consortium de réalisation. Les deux hommes ont été placés en garde à vue lundi matin dans le cadre de l'arbitrage privé prononcé dans l'affaire Tapie-Adidas.

La garde à vue de Stéphane Richard devrait être maintenue jusqu'à mercredi matin d'après l'agence Reuters. Le patron d'Orange est entendu par la brigade financière depuis lundi matin dans le cadre de l'enquête sur l'arbitrage d'un contentieux entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais. Stéphane Richard était à l'époque le directeur de cabinet de Christine Lagarde. Malgré sa situation, il reste à la tête d'Orange, a déclaré la direction du groupe lundi matin.

De son côté, Jean-François Rocchi, l'ex-président du Consortium de réalisation (CDR) - structure chargée de solder le passif du Crédit Lyonnais - voit également sa garde à vue prolongée dans les locaux de la Brigade financière. Ces gardes à vue s'achèveront au plus tard mercredi matin.

Quelle responsabilité pour Christine Lagarde ?

L'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde doit livrer ses explications sur le rôle et la responsabilité du ministère de l'Economie dans la décision en 2007 de recourir à un arbitrage pour mettre fin au litige sur la vente d'Adidas.

Les juges d'instruction du pôle financier de Paris enquêtent sur cet arbitrage, qui a permis à l'homme d'affaires d'obtenir en juillet 2008 403 millions d'euros d'indemnités. Ils cherchent à savoir si l'arbitrage a été entaché d'irrégularités et s'attachent pour cela à démonter la chaîne de prises de décision ayant conduit au choix de recourir à un tribunal privé. Ils étudient en particulier le mode de désignation des arbitres et la décision du gouvernement de ne pas contester cet arbitrage malgré des soupçons d'irrégularité.

Pas de "pression particulière" pour aller à l'arbitrage

Stéphane Richard devrait être entendu en détail sur le rôle de Bercy et de l'Elysée. Il n'y a eu "ni ordre, ni instruction, ni pression particulière" de l'Elysée pour aller à l'arbitrage, a affirmé à plusieurs reprises à l'AFP, l'ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde, l'actuelle patronne du FMI, qui était ministre de l'Economie à l'époque.

Selon le Canard Enchaîné, Stéphane Richard a soutenu le contraire au journal satirique, évoquant une "instruction" transmise par Claude Guéant, alors secrétaire général de l'Elysée, lors d'une réunion en 2007 avec lui-même et Jean-François Rocchi.

Depuis 2008, Christine Lagarde a toujours revendiqué la responsabilité de l'arbitrage et la décision de renoncer à en demander l'annulation. Elle a été placée récemment sous le statut de témoin assisté dans l'enquête la visant, conduite par la Cour de justice de la République.

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