Bercy espère récolter 2,5 milliards d'euros grâce aux régularisations d'exilés fiscaux

Par latribune.fr  |   |  333  mots
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Le gouvernement fait monter la pression sur les contribuables fraudeurs alors qu'une loi doit durcir la lutte contre la fraude fiscale. Bernard Cazeneuve, ministre du Budget, a rappelé l'hostilité du gouvernement à une amnistie.

François Hollande avait prévenu : dans quelques mois, l'indulgence n'aura plus cours pour les régularisations des dossiers des évadés fiscaux avec l'entrée en vigueur d'une nouvelle loi. La menace semble avoir fonctionné. Selon Le Parisien, le fisc aurait été contacté par près de 5.000 contribuables désireux de régulariser leur situation. Ce matin sur BFMTV-RMC, Bernard Cazeneuve, ministre du budget, a déclaré espèrer récolter plus de 2,5 milliards d'euros cette année.

"Des sentences beaucoup plus dures"

Bernard Cazeneuve a rappelé la position du gouvernement, hostile à toute amnistie. "Mais si vous venez de vous-même, on ne va pas vous appliquer les peines qui s'appliqueraient à ceux que l'on a attrapés dans le cadre d'une procédure judiciaire", a-t-il néanmoins tempéré. Le ministre a de nouveau confirmé que le gouvernement préparait un "durcissement" des peines infligées aux fraudeurs, notamment ceux ayant recours à des sociétés écrans ou agissant en bande organisée. "Les sentences seront beaucoup plus dures et les moyens mis à la disposition de la justice et de l'administration fiscale pour récupérer ces fraudeurs seront très importants", a-t-il indiqué.

Une fraude "inadmissible"

Pour le ministre du Budget, la fraude fiscale représente «?un volume d'argent qui échappe à l'Etat français et qui pourrait financer les services publics, ce qui, dans la crise, alors qu'on demande aux Français des efforts, est inadmissible?». «?Entre 2011 et 2012, nous avons émis 2 milliards de plus de droits et pénalités à recouvrir au titre de la fraude fiscale, c'est considérable, c'est une augmentation très significative?», a-t-il dit sur BFM TV-RMC. «?L'objectif c'est qu'on aille au-delà, qu'à mesure que la loi monte en puissance, que la pression s'exerce, nous puissions aller au delà?», a-t-il ajouté. «?Je serais assez satisfait de pouvoir faire entre 2 milliards et 2,5 milliards cette année?», a-t-il ajouté.

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