Et si l'activité industrielle se redressait ?

Par Fabien Piliu  |   |  416  mots
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En hausse pour le troisième mois consécutif, l'indice PMI s'approche désormais de la barre des 50, seuil au-delà duquel l'activité progresserait enfin. Le second semestre s'annonce plus dynamique que prévu. François Hollande en est convaincu.

Et si le gouvernement avait raison ? Et si, contre l'avis de tous, la conjoncture s'améliorait suffisamment au second semestre pour permettre l'infléchissement tant espéré de la courbe du chômage à la fin de l'année ? François Hollande en est convaincu. Ce jeudi, lors de l'ouverture de la seconde conférence sociale, évoquant  "le contexte dans lequel cette conférence se tient", le président de la République a d'abord rappelé que "la zone euro est en récession depuis près de trois ans", la France en subissant les conséquences "avec un chômage qui progresse depuis cinq ans". Mais il y a "des signes encourageants, comme la production industrielle qui rebondit, des embauches hors intérim qui repartent à la hausse, ou l'inflation qui est la plus basse en Europe", a-t-il précisé.

Les statistiques du jour lui donnent en partie raison. En partie seulement. Certes, l'activité industrielle a retrouvé quelques couleurs mais elle ralentit encore. Edité par la société Markit, l'indice composite PMI calculé à partir des intentions des services achats des entreprises s'est redressé à 46,8 contre 44,6 en mai. Le seuil des 50, au-delà duquel l'activité est en expansion, est donc à portée de vue. A titre de comparaison, l'indice PMI allemand atteint 50.9 quand celui de la zone euro s'élève à 48,7.

Les suppressions de poste se poursuivent

Où est la bonne nouvelle alors, puisque l'activité continue de ralentir, obligeant comme l'indique Markit, les entreprises à tailler encore dans leurs effectifs ?

Sans vouloir positiver à tout prix, il est tout de même heureux de voir progresser cet indice PMI pour le troisième mois consécutif. Celui-ci s'établit à un plus haut de dix mois. Autre point positif, il est également satisfaisant de constater une augmentation de la plupart des indices européens. Si la zone euro, avec qui la France réalise près des deux tiers de son commerce extérieur, se porte mieux, la France se porte mieux également. En avril, la production manufacturière a progressé de 2,6% selon l'Insee. De février à mars avril, elle avait augmenté de 0,8%.

"Le taux de contraction fléchit tant dans le secteur manufacturier que dans celui des services, reflétant une modération du repli global des nouvelles affaires en juin. L'emploi continue en revanche de reculer à un rythme soutenu, le ralentissement de la baisse des affaires en attente laissant toutefois espérer un infléchissement de la courbe du chômage dans les prochains mois », indique Jack Kennedy, économiste chez Markit.