DIRECT Jérôme Cahuzac : "Je suis victime de moi-même"

Par latribune.fr  |   |  2111  mots
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L'ex-ministre du Budget doit être interrogé par une commission parlementaire à partir de 16h30 ce mercredi. Suivez en direct ses principales déclarations et les commentaires qu'elles suscitent.

Nouveau grand oral pour Jérôme Cahuzac. L'ancien ministre du Budget est entendu ce mercredi par une commission d'enquête parlementaire. Il sera interrogé sur le scandale politique lié à l'existence de comptes non déclarés à l'étranger et au sujet desquels il a reconnu avoir menti. Une affaire qui lui a coûté son poste de ministre, son siège de député et comporte encore bien des inconnues.

La première d'entres elles: que savaient l'Elysée et Bercy du compte bancaire de Jérôme Cahuzac en Suisse avant que leur existence ne soit révélée, puis reconnue par le principal intéressé? Lors d'une première prise de parole publique, sur BFM TV le 16 avril, l'ex-ministre s'était montré évasif. A propos de François Hollande, il affirmait ainsi: "j'ignore quel était son niveau de connaissance de cette affaire".

Deux mois après cette prise de parole, Jérôme Cahuzac doit désormais rendre des comptes devant ses anciens confrères parlementaires. Suivez en direct ses réponses ainsi que les commentaires qu'ils pourront susciter.

18h35 - Fin de l'audition

18h33 - Jérôme Cahuzac identifie à "60%" sa voix sur un enregistrement qui l'accuse

Charles de Courson (UDI), le président de la Commission questionne Jérôme Cahuzac sur la voix entendue dans l'enregistrement qui l'accuse. L'échange est rapide: "La police scientifique identifie ma voix à 60%", lance Jérôme Cahuzac. "Et vous?", réplique Charles de Courson. Réponse: "A 60% aussi".

18h23 - Passe d'arme sur le livre à venir

Un député évoque le livre que Jérôme Cahuzac prépare sur l'affaire. L'occasion de rappeler que, selon l'article 11 du code de procédure pénale, "une personne mise en examen n'est pas de tenue à quelque secret que ce soit, elle peut même mentir". Autrement dit, Jérôme Cahuzac n'a pas a réserver ses révélations éventuelles à ses futurs lecteurs alors qu'il refuse de répondre à certaines questions de la commission parlementaire. Le principal intéressé botte en touche et promet d'offrir son livre au député.

18h12 - Allô Bernard? Non, c'est Jérôme...

Jérôme Cahuzac raconte une anecdote au sujet de laquelle il précise à son auditoire "peut-être cette histoire va-t-elle vous détendre". Il explique avoir été contacté par les services de Matignon qui souhaitaient le mettre en relation avec le Premier ministre. Cette conversation a eu lieu soit entre le 19 mars et le 2 avril, soit après le 2 avril - il dit ne pas savoir précisément. "J'entends 'allô Bernard?' ", raconte-t-il. "Non ça c'est le nouveau ministre du Budget", répond-il à Jean-Marc Ayrault. "Ce doit être le seul contacte que j'ai eu avec [le Premier ministre]", conclut le prédécesseur de Bernard Cazeneuve au ministère du Budget. Pour mémoire, Jérôme Cahuzac a démissionné de ses fonctions de ministre le 19 mars et fait ses aveux le 2 avril. A partir de sa démission, il affirme "ne pas avoir eu de contact avec le président de la République".

18h05 - Nouveau démenti de toute discussion préalable sur l'affaire avec les membres du gouvernement

A plusieurs reprises, Jérôme Cahuzac est interrogé par les députés de la commission sur ce que savaient ou auraient pu savoir son ministre de tutelle, Pierre Moscovici, mais aussi la Garde des sceaux Christiane Taubira et le ministre de l'intérieur Manuel Valls. Jérôme Cahuzac affirme que si ces derniers savaient quelque chose au sujet de l'argent qu'il détenait en Suisse avant sa démission, ils ne lui en auraient rien dit.

17h40 - Jérôme Cahuzac, victime d'une vengeance?

"Si l'affaire Cahuzac se résume à un compte en Suisse de 600.000 euros non déclarés, c'est cher pour la France et pour Jérôme Cahuzac", s'exclame député UMP de l'Eure-et-Loir. Il sous-entend que son intention, alors qu'il était ministre, de réduire le budget de la défense aurait pu nuire à Jérôme Cahuzac. Il évoque le nom d'un directeur de campagne de Jean-Louis Bruguière, ancien opposant politique et cité parmi les personnes ayant pu transmettre un enregistrement mettant en cause Jérôme Cahuzac . 

Le principal intéressé rétorque avoir bien eu des relations en 2007 avec Jean-Louis Bruguière et donc son ancien directeur de campagne - par ailleurs ancien membre de l'armée - mais ne détenir "aucun élément" sur l'éventuel utilisation par l'un ou l'autre d'un enregistrement. L'ancien juge Bruguière a récemment nié avoir utilisé ces fameuses bandes sonores sur lesquelles on pouvait entendre une voix plus tard identifiée comme celle de Jérôme Cahuzac confirmant l'existence de comptes à l'étranger.

17h38 - Un vocabulaire de politicien français qui amuse

Le correspondant du Spiegel à Paris, Mathieu von Rohr s'amuse dans un tweet du niveau de langage employé par l'ancien ministre. "Cahuzac maîtrise toujours ce style de français parlé par les politiciens dans les universités d'élite qui vous permet de bien s'exprimer sans rien dire", écrit-t-il. 

 


 

17h30 -"Bouc émissaire"? Jérôme Cahuzac dément avoir donné une interview à la veille de son audition

Plusieurs questions portent sur l'interview publiée dans la matinée par Mediapart et des propos également rapportés par lemonde.fr. Selon eux, l'ancien ministre s'y décrit comme un "bouc émissaire de toutes les turpitudes politiques". "Pas davantage que je n'ai eu conscience de donner une interview à Europe 1, je n'ai eu conscience de donner une interview au monde.fr", se contente-t-il de répondre. 

Concenant l'affaire, l'ancien ministre fait un peu plus tard un nouveau mea culpa. "Si je suis une victime, je suis une victime de moi-même. Et de personne d'autre", lance-t-il ainsi.

17h20 - Pourquoi Jérôme Cahuzac est-il resté ministre du Budget?

Plusieurs députés demandent à Jérôme Cahuzac pourquoi il est resté à son poste après les révélations de Mediapart alors qu'il les savait vraies. Sergio Coronado, député EELV des Français de l'étranger demande si sa position " lui permettait de [se] protéger, d'avoir l'?il sur les investigations judiciaires et l'administration fiscale". "Ce n'était évidemment pas pour me protéger car de façon quasi immédiate je me suis déporté de toute cette affaire et n'avait donc pas autorité" sur les personnes en charge de l'enquête, se défend-il. " Les sentiments qui sont les miens à la lumière des choses que j'ai pu faire et des décisions que j'ai pu prendre, acceptez que je les garde pour moi", lance-t-il.

17h05 - Qui a financé la communication de crise de Jérôme Cahuzac ?

Quel était le rôle de Stéphane Fouks, le patron d'Havas Worldwide (ex-Euro RSCG) auprès de Jérôme Cahuzac en pleine tourmente ? A-t-il fourni des services dans le cadre du contrat entre le ministère de l'Economie et l'entreprise à laquelle appartient cette personne ? "Stéphane Fouks n'a joué aucun rôle dans ma communication. (...) Je n'ai vu aucun membre de son entreprise à cette occasion là", répond Jérôme Cahuzac.

Edwy Plenel, le patron de Mediapart, site qui a révélé l'affaire réplique dans un tweet:

17h00 - Jérôme Cahuzac refuse de s'expliquer sur des déplacements en Suisse

Arguant du "respect de l'information judiciaire" concernant la procédure actuellement en cours, l'ex-député refuse de répondre à plusieurs questions, notamment concernant des déplacements en Suisse dont la date -  en 2009 ou 2010 -  n'est pas confirmée. Il refuse également de répondre à des questions sur un ou des comptes à Singapour.

Jérome Cahuzac esquive également une question sur la possession ou non de comptes en tant que titulaire ou mandataire, en plus de celui qu'il détenait chez l'UBS. "Je n'ai ni jamais dit ni écrit que j'avais un compte à l'UBS. Je n'ai pas non plus évoqué de pays dans mes propos le 2 avril [date de ses aveux publics]. Tout ce qui concerne la chronologie sera réservé aux juges", ajoute-t-il.

16h55 - Jérôme Cahuzac confirme un coup de téléphone de l'Elysée en décembre

Jérôme Cahuzac confirme avoir reçu le 15 décembre dernier un appel téléphonique d'Alain Zabulon, le directeur de cabinet adjoint de François Hollande. Alain Zabulon l'avait indiqué quelques jours auparavant devant la commission d'enquête parlementaire. "Il m'a informé d'un contact téléphonique. Le contenu, je n'en suis pas certain. Mais cette date est exacte", explique Jérôme Cahuzac.

Cet appel consistait à informer l'ancien ministre d'une conversation avec Michel Gonelle, un ancien élu RPR adversaire politique de Jérôme Cahuzac. Michel Gonelle a déclaré au directeur de cabinet adjoint du président détenir une bande enregistrée sur laquelle l'ex-ministre évoquait détenir un compte en Suisse, c'est ce même enregistrement qui a été rendu public par Mediapart. Jérôme Cahuzac affirme n'avoir pris connaissance de cet entregistrement que " le jour où Mediapart a décidé de le mettre en ligne". Quant à sa réponse à Alain Zabulon, l'ex-député répond "avoir pris acte" et souligné le fait que "si Michel Gonelle avait des choses à dire, peut-être la justice [aurait-elle dû] être saisie d'abord".

16h50 - "Il y a deux tabous que je n'ai pas transgressés"

Charles de Courson, le président de la commission, demande pourquon Jérôme Cahuzac n'a pas répondu à une question de l'administration fiscale sur l'existence de ces fameux comptes à l'étranger. L'intéréssé affirme: "il y a deux tabous que je n'ai pas transgressés. (...) je n'ai jamais juré sur la tête de mes enfants". Il ajoute "mentir par écrit à une admination dont j'avais la charge m'a semblé impossible", pour justifier de l'absence de réponse de sa part à cette requête.

Il répète n'avoir informé personne à Bercy sur l'existence de ses comptes.

16h40 - Cahuzac ne sait pas qui a tenté de le blanchir

Qui a fait fuiter la demande d'information sur l'existence de comptes en Suisse à l'administration fiscale helvète ? Celle-ci a débouché sur un article paru dans le JDD qui indiquait que Jérôme Cahuzac ne détenait pas de compte en Suisse depuis 2006.

A la question du rapporteur Alain Cleys (PS), Jérôme Cahuzac répond qu'il n'est pas l'auteur de ces fuites. Sur l'identité de la personne qui a divulgué ces informations, il marque une pause avant de répondre ne pas la connaître.

16h32 - Jérôme Cahuzac prête serment

Après avoir juré de dire la vérité, l'ancien ministre répond aux premières question du rapporteur et des parlementaires.

16h31 - Les photographes priés de sortir de la salle

A son entrée dans la salle d'audience, Jérôme Cahuzac est accueilli par une "meute" de photographes. Après quelques minutes, le président de la commission d'enquête, Charles de Courson, demande aux huissiers de les faire sortir.

15h30 - Jérôme Cahuzac se présente comme un "bouc émissaire"

Dans une interview publiée sur le site d'Europe 1, Jérôme Cahuzac affirme se rendre à cette audition "l'esprit libre" et sans préparation particulière. Il ajoute que ses hésitations sur le "degré de connaissance de François Hollande" ne comportaient aucun sous-entendu.

L'ex-ministre se présente par ailleurs comme le "bouc émissaire idéal de toutes les turpitudes politiques", comparé à Stavisky, homme d'affaires assassiné en 1934, dont la mort s'était ensuivie d'émeutes menées par des ligues d'extrême droite devant le palais Bourbon. Jérôme Cahuzac estime avoir été tenu "responsable de la montée du FN..." Dans son ancienne circonscription, à Villeneuve-sur-Lot, le candidat FN a obtenu un score élevé lui permettant de se présenter au second tour - qu'il a finalement perdu dimanche dernier face au candidat UMP. 

Jérôme Cahuzac nie par ailleurs avoir signé un accord pour publier un livre. "Il y a eu des contacts avec des éditeurs, mais je n'ai signé avec personne", précise-t-il, ajoutant que le chiffre de 100.000 euros évoqué pour un tel contrat est faux.