Pourquoi les Français se sentent-ils si malheureux ? (1/5)

Par latribune.fr  |   |  445  mots
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Au championnat du pessimisme, les Français semblent indétrônables. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène national. La Tribune se penche sur les maux qui hantent nos concitoyens, à commencer par l'emploi.

Le pessimisme est (toujours) de mise en France, comme l'a d'ailleurs rappelé François Hollande lors de son interview du 14 juillet accordée dans les jardins de l'Elysée. Un sentiment qui est corrélé à la crainte de perdre son emploi ou... de ne pas en trouver. Le chômage serait en effet la première préoccupation des Franciliens d'après une enquête de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme en Ile-de-France publiée ce mardi. Une crainte qui touche d'ailleurs une large majorité de Français comme le montrait un sondage publié début avril dans le quotidien Ouest-France

Mais en période de crise et de taux de chômage record - l'OCDE prévoit une hausse du chômage en France au moins jusqu'en 2014 -, alors que les contrats à durée indéterminée se font de plus en plus rares, les Français préfèrent conserver leur emploi, même s'ils n'aiment pas leur entreprise, comme l'explique une enquête de l'hebdomadaire britannique The Economist :  la mobilité reste associée à une prise de risque. La 8e édition du baromètre Ipsos Edenred révèle en effet que la principale préoccupation professionnelle des Français est le maintien de l'emploi.

Les Français ont peur de perdre leur emploi

D'après cette enquête Ipsos, 58% des salariés français déclarent ainsi ne pas songer à quitter leur entreprise. Une proportion en augmentation de 6 points par rapport à l'année précédente. Cette loyauté "par défaut" des salariés à l'égard de leur employeur s'accompagne d'une insatisfaction plutôt plus élevée que l'an passé à l'égard de la situation professionnelle. A titre d'exemple, seules 26% des Françaises se disent satisfaites de leur carrière selon l'étude FleishmanHillard "Women Power and Money" conduite par Ipsos.

Les Français ne font pas le métier qu'ils auraient aimé faire

Autre facteur qui peut expliquer le mécontentement français: pour l'anthropologue Samuel Lézé, "40% des Français ont une formation qui n'a rien à voir avec leur profession". Et de conclure: "ce qui devient problématique c'est que le travail ne soit plus un vecteur d'émancipation mais un moyen de subsistance".

Or le travail déteindrait non seulement sur le moral mais également sur la santé des salariés, à en croire une étude scientifique australienne. Des chercheurs de l'Australian National University auraient en effet constaté que les personnes qui détestent leur travail éprouvent très régulièrement de l'anxiété. Elles rencontreraient même de véritables périodes de dépression, tout comme les personnes sans emploi. Le travail serait donc toujours la santé.