Réforme des retraites : mobilisation en demi-teinte... mais suffisante pour les syndicats

Par latribune.fr  |   |  506  mots
La mobilisation contre la réforme des retraites n'a rassemblé que quelques centaines de milliers de personnes mardi, contre 3 millions il y a trois ans. Probablement insuffisant pour peser sur les parlementaires pour faire évoluer le texte initial.

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté contre la réforme des retraites. Plus que les 200.000 qu'avait rassemblées contre elle la réforme du marché du travail l'an dernier, selon Jean-Claude Mailly, de Force Ouvrière. Entre 300.000 et 500.000 selon la CGT.

Faible mobilisation, mais les syndicats sont satisfaits

Les deux syndicats, ainsi que FSU, Solidaires, le Front de gauche et 16 organisations de jeunes avaient appelé à la mobilisation, mais s'attendaient à une mobilisation bien inférieure à celle de la première réforme menée par la précédente majorité en 2010 et qui avait réuni 3 millions de personnes.

"Ce n'est pas la déferlante, on ne peut pas faire 3 millions à chaque fois. mais on dépasse le cercle militant, c'est une bonne mobilisation", a estimé Jean-Claude Mailly au départ du cortège parisien pour qui cela est suffisant pour peser sur les parlementaires lors de l'examen du texte en octobre.

Baromètre traditionnel des mouvements sociaux : le trafic SNCF n'était que faiblement perturbé, le trafic était normal dans le métro de la capitale et seules les lignes C, D et E du RER étaient perturbées.

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La jeunesse contre une réforme "injuste"

Seize organisations de jeunes avaient appelé à défiler un peu partout contre une "réforme injuste" pour la jeunesse.

Cette réforme demande à "notre génération, parce que nous allons être les seuls concernés, de travailler plus longtemps alors que nous sommes déjà celle qui rentre le plus tard sur le marché du travail et dans les conditions les plus difficiles", a expliqué Emmanuel Zemmour, le président de l'Unef.

Les syndicats veulent surtout peser dans les discussions

Sur le fonds, les syndicats ne font pas tous entendre le même son de cloche. De fait, si FO est très critique à l'égard du gouvernement, la CGT s'est montrée plus nuancée. Selon Thierry Lepaon, le texte constitue un progrès en ce qu'il prend en compte les années d'études et la pénibilité.

"Ce que nous voulons, c'est améliorer le projet de loi tel qu'il a été transmis aux parlementaires pour que les véritables propositions portées par beaucoup de syndicats soient prises en compte par ce gouvernement", a expliqué le leader de la CGT.

Jean-Luc Mélenchon, dirigeant du Parti de gauche, composante du Front de gauche, a également appelé le gouvernement à entendre l'avertissement de la rue. Le Front de gauche et les quatre syndicats organisateurs de cette journée d'action reprochent notamment au gouvernement de faire la part trop belle aux revendications des entreprises.

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Le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a promis au Medef, principale organisation patronale, de compenser par une baisse de charges équivalente la hausse de 0,3 point en quatre ans de la part employeur des cotisations retraite, prévue pour équilibrer le système de pensions d'ici 2020.