"Quand on perd une élection, on doit se remettre en cause, sinon, c’est un bras d’honneur aux Français" ( François Fillon)

Par latribune.fr  |   |  522  mots
Pour ceux qui en doutaient encore, François Fillon n'a plus rien d'un "collaborateur" de Nicolas Sarkozy. Au lendemain du non-lieu de ce dernier dans l'affaire Bettencourt, son ancien Premier ministre a mis les choses au clair dans l'hebdomadaire Valeurs actuelles.
François Fillon a décidé de hausser le ton. L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy a ouvertement critiqué les méthodes de ce dernier et a également affirmé une nouvelle fois ses ambitions pour la Présidentielle de 2017.

Pour ceux qui en doutaient encore, François Fillon n'a plus rien d'un "collaborateur" de Nicolas Sarkozy. Au lendemain du non-lieu de ce dernier dans l'affaire Bettencourt, son ancien Premier ministre a mis les choses au clair dans l'hebdomadaire Valeurs actuelles

Aujourd'hui, je crois que je suis mieux placé que Nicolas Sarkozy pour l'emporter en 2017. Si je ne le pensais pas, je ne serais pas candidat

"On est obligé de se remettre en cause, sinon, c'est un bras d'honneur aux Français"

L'ancien Premier ministre ajoute qu'il a décidé de se présenter à l'élection présidentielle "au soir de la défaite" de Nicolas Sarkozy, le 6 mai 2012. Un message qu'il a martelé à maintes reprises depuis. Et François Fillon tire également à boulets rouges sur l'ancien président :

Quand on perd une élection, il est impossible de dire qu'on a fait une bonne campagne (...) On a le devoir d'en analyser les raisons. On est obligé de se remettre en cause, sinon, c'est un bras d'honneur aux Français.

Des critiques sur le fond et sur la forme

L'ancien Premier ministre va encore plus loin dans ses critiques que dans son interview au Journal du Dimanche du 6 octobre, où il avait déclaré être "de facto en compétition" avec Nicolas Sarkozy, parlant même d'un affrontement "inévitable".

Moi, en 2007, j'ai totalement soutenu Sarkozy, mais cela ne veut pas dire que son projet était totalement le mien. Il était le leader, mais sur beaucoup de sujets, j'aurais aimé faire les choses différemment, notamment sur la dette, les déficits, les finances publiques.

Et François Fillon se permet même une critique plus ou moins directe du "style Sarkozy" :

Pour moi, la vie politique, ce n'est pas un spectacle. Un homme politique n'est pas une star, ses convictions et sa détermination ne se mesurent pas au nombre de ses émissions télévisées

Une autre pique destinée à Nicolas Sarkozy et notamment à son exposition médiatique permanente lorsqu'il était président.

Blessé d'avoit été qualifié de "collaborateur"

Par contraste, l'ancien chef de gouvernement, blessé d'avoir été qualifié de "collaborateur" par Nicolas Sarkozy quand il était à Matignon, fait valoir qu'il a : 

toujours fait preuve de réserve et de modération dans (son) expression publique (...) Cela a pu donner de moi une image d'effacement, mais je crois qu'elle a, finalement, plus de qualités que de défauts.

"Mais là, ce qu'il nous a dit, c'est: je vais revenir, en attendant, soyez sages ! Ce n'est pas possible!"

Autre grief, François Fillon affirme qu'il n'a "pas été satisfait du discours de Nicolas Sarkozy devant le conseil national" de l'UMP, le 8 juillet dernier.

On a eu droit à un meeting dans une salle avec une claque mise en place. Nicolas Sarkozy avait le droit de s'exprimer, mais là, ce qu'il nous a dit, c'est: je vais revenir, en attendant, soyez sages ! Ce n'est pas possible! On a besoin d'une opposition qui travaille et se prépare.

A lire aussi :

>> Fillon présente ses mesures chocs en vue de 2017

>> Fillon, Sarkozy : guerilla des egos ou guere de recomposition