Caisse noire de l'UIMM : Gautier-Sauvagnac confirme les dons en liquide aux syndicats

Par latribune.fr  |   |  419  mots
L'ancien patron de l'UIMM Denis Gautier-Sauvagnac a confirmé lundi au tribunal correctionnel de Paris que les syndicats étaient bien les bénéficiaires des enveloppes d'argent liquide de la puissante fédération de la métallurgie.
L'ancien patron de l'UIMM Denis Gautier-Sauvagnac a confirmé lundi au tribunal correctionnel de Paris que les syndicats étaient bien les bénéficiaires des enveloppes d'argent liquide de la puissante fédération de la métallurgie.

Les syndicats ont bien bénéficié de l'argent de la "caisse noire". C'est en tout cas ce qu'a laissé entendre l'ancien numéro un de la fédération patronale de la métallurgie lundi. Interrogé en début d'audience au tribunal correctionnel de Paris, sur la destination de quelque 16 millions d'euros retirés en liquide entre 2000 et 2007 des caisses de l'"entraide professionnelle" de l'UIMM, Denis Gautier-Sauvagnac est revenu sur ses précédentes déclarations:

"En réalité, je reconnais que je n'ai pas été assez clair jusqu'à présent et je confirme ici les propos d'Arnaud Leenhardt"

Pour rappel, Arnaud Leenhardt, un de ses prédécesseurs à la tête de la puissante Union des industries et métiers de la métallurgie (1985-1999), avait affirmé mercredi que les bénéficiaires des enveloppes d'argent liquide étaient "les cinq syndicats représentatifs".

Deux formes d'aides

Ainsi, Denis Gautier-Sauvagnac, qui s'était jusqu'alors toujours refusé à se prononcer sur ce sujet, a reconnu:

"Ce sont bien les syndicats, comme il l'a dit". "Ces contributions étaient une forme d'appui que depuis des décennies l'UIMM apportait à des organisations de salariés et patronales".

L'ancien patron de l'UIMM a en outre précisé que ces aides se présentaient sous deux formes:

  • La première, sous forme de chèques, "concernait des achats d'espaces publicitaires à prix d'or ou des location de stands, également à prix d'or, ou encore par l'achat de journaux syndicaux", a énuméré l'ancien patron en précisant qu'il s'agissait en réalité "d'une façon d'habiller les contributions" de sa fédération.
  • Le reste des aides étaient données "en liquide" de façon "plus discrète", parce que "cela n'était pas suffisant, c'était un prétexte qui avait ses limites". "C'était en quelque sorte une forme d'abonnement. Mon prédécesseur m'avait indiqué les montants qu'il fallait verser et je m'y suis tenu", a-t-il assuré.

Les bénéficiaires étaient aussi "les syndicats étudiants", a de son côté assuré Dominique de Calan, ex-délégué général de l'UIMM, qui s'est montré en revanche plus circonspect sur les journalistes, intellectuels et parlementaires qu'il avait mis en cause lors de l'enquête.

"Je parlais autant des règlements par chèques que du liquide", a-t-il rectifié citant l'exemple de certains "ménages" réalisés par des journalistes connus pour animer des manifestations de l'UIMM.

Pour aller plus loin: l'UIMM avait une caisse noire, elle a maintenant une grosse cagnotte