Taxe à 75% : à peine votée, déjà taclée par les footballeurs

Par latribune.fr  |   |  373  mots
Les joueurs de Ligue 1 et Ligue 2 pourraient se mettre en grève pour manifester contre la taxe à 75% / Reuters.
Les députés ont voté, vendredi soir, la taxe à 75% décriée par les clubs de football. L'UCPF, le syndicat des clubs de football professionnels, souhaite faire pression sur le gouvernement pour qu'il supprime cette nouvelle taxe qui ne sera effective que durant deux ans.

C'est fait ! Les députés ont voté, vendredi 18 octobre, la fameuse taxe à 75% sur les très hautes rémunérations... pour le plus grand (dé)plaisir des clubs de football professionnels. Les syndicats qui ont déjà menacé de faire grève, mardi dernier, pour manifester leur opposition à cette mesure ont d'ores et déjà déclaré qu'ils allaient "continuer le combat".

> Taxe à 75% : les footballeurs prêts à se mettre en grève.

"Certes, l'Assemblée nationale a voté le texte, mais le gouvernement peut utiliser à tout moment son droit d'amendement pour répondre à l'appel au secours des dirigeants de clubs. Il n'est pas trop tard", a déclaré, vendredi soir à l'issue du vote, Philippe Diallo, le directeur général de l'UCPF, le syndicat des clubs de football professionnels.

Une taxe à 50%

Cette "contribution exceptionnelle de solidarité", payée aussi et surtout par les entreprises, touche les rémunérations supérieures à un million d'euros et s'appliquera uniquement durant deux ans, sur celles de 2013 et 2014. Si elle s'élève officiellement à 50%, elle se rapproche en réalité de 75% avec les charges sociales.

D'après le gouvernement, cette taxe concernerait environ 470 entreprises et 1.000 dirigeants ou salariés. Elle devrait rapporter 210 millions d'euros par an. Selon la Ligue de football professionnel, elle touchera 13 clubs de Ligue 1 pour un montant d'environ 44 millions d'euros

Participer à "l'effort collectif"

"Cette taxe n'est pas une taxe sur la réussite mais nous sommes dans une période de redressement des comptes", a justifié Bernard Cazeneuve, le ministre délégué au Budget, appelant à "l'esprit de justice" et insistant sur le "caractère temporaire" de la mesure.

"A l'heure où tous les Français participent à l'effort de redressement, les Français ne comprendraient pas que le football professionnel vu comme un secteur privilégié, ne participe pas à l'effort collectif", avait déclaré, jeudi, Valérie Fourneyron, la ministre des Sports.

"Je comprends la réaction des équipes de football parce qu'en fait ce sont les seules qui vont payer. Les professions libérales, les grands avocats, les grands artistes ne paieront pas", a lâche le député Marc Le Fur (UMP). Les 1.000 salariés concernés "sont déjà partis", a ironisé son collègue Jean-François Lamour (UMP).