Les épargnants seront davantage taxés pour renflouer les caisses de la Sécu

Par latribune.fr  |   |  369  mots
Les épargnants devront désormais payer 15,5% de cotisations sociales sur les plus-values réalisées pour certains comptes. Merci qui ? / Reuters.
Les députés ont voté, mercredi soir, la hausse des prélèvements sociaux pour certains contrats d'assurance-vie, pour les plans d'épargne en actions (PEA) et les plans d'épargne-logement (PEL). Désormais, les épargnants seront taxés à hauteur de 15,5%. Cette mesure sera rétroactive.

Nouveau coup dur pour les épargnants. Les députés ont voté, mercredi 23 octobre, la hausse des prélèvements sociaux pour certains contrats d'assurance-vie, pour les plans d'épargne en actions (PEA) et les plans d'épargne-logement (PEL). Désormais les plus-values réalisées sur ces comptes seront taxées à hauteur de 15,5%.

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Cette mesure, contenue dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), permettra à l'État de récolter 600 millions d'euros pour renflouer les caisses de la Sécu, qui présentent un déficit de 13,4 milliards d'euros. "Si nous prenons ces mesures-là, ce n'est pas par appétence particulière pour l'impôt, mais parce que nous sommes confrontés à des déficits sociaux qui ont pris une dimension abyssale", a justifié le ministre du Budget Bernard Cazeneuve, cité par l'AFP.

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L'opposition dénonce une "trahison"

De son côté, l'opposition s'est empressée de critiquer "un État spoliateur et injuste". Les députés UMP ont dénoncé "l'acharnement" de la majorité "à vouloir détruire l'épargne des classes moyennes" et des "petits épargnants qui mettent de côté pour pouvoir acheter un logement ou transmettre à leurs enfants un petit patrimoine". Elle a même accusé le gouvernement de "trahison", puisque "les gens ne pouvaient pas anticiper la rétroactivité".

Ce nouveau taux s'appliquera en effet à la totalité des gains constitués depuis 1997 (année où les produits de placement ont été assujettis à la CSG). 'Il y a là rupture d'égalité entre les épargnants. Entre deux personnes ayant ouvert un PEA en 1997, la plus vertueuse, celle qui a laissé son argent, se voit pénalisée par rapport à celle qui l'a retiré avant", regrette Philipe Crevel, secrétaire général du Cercle des épargnants, interrogé, ce jeudi, dans Le Parisien.

Le spécialiste conseille cependant aux épargnants de garder leur argent sur ces comptes: "Encore exonérés d'impôts, le plan d'épargne en actions, le plan d'épargne logement ou l'assurance vie multisupport restent intéressants".