Chômage : pas d'inversion de la courbe, mais ralentissement confirmé

Par Romain Renier  |   |  407  mots
En septembre, le nombre de chômeurs de catégorie A s'est établi à 3.295.700 en France métropolitaine.
Sans surprise, le nombre de chômeurs a fortement augmenté en septembre, après la baisse artificielle causée par le "bug" de SFR en août. En revanche, sur deux mois, la hausse n'est pas si importante. Mais la courbe du chômage ne s'est pas inversée.

Le "miracle" d'août n'était bel et bien qu'une chimère. Le constat est simple : le gouvernement n'a toujours pas réussi à inverser la courbe du chômage. En septembre, le nombre de chômeurs de catégorie A, qui sert de référence, s'est établi à 3.295.700 en France métropolitaine. Soit une progression de 1,9% (60.000 chômeurs de catégorie A en plus), par rapport au mois d'août. Alors que 50.000 demandeurs d'emploi avaient disparu des listes entre juillet et août.

Il faut dire que les sorties des listes de Pôle emploi avaient été sérieusement dopées par un dysfonctionnement de SFR, prestataire de service pour l'agence pour l'emploi, qui n'avait pas acheminé les messages de relance aux chômeurs afin qu'ils réactualisent leur situation. Le défaut de réactualisation conduit à la radiation des listes. Selon une hypothèse de la Dares, entre 21.000 et 28.000 demandeurs d'emploi de catégorie A auraient ainsi été évacués des listes de manière artificielle en août.

Retour de bâton après le dysfonctionnement de SFR

Mais ce dysfonctionnement a aussi eu des effets, haussiers cette fois-ci, sur les chiffres de septembre. De fait, une partie des chômeurs sortis des listes suite au défaut de relance par Pôle emploi se sont réinscrits ensuite. Comme la baisse d'août est artificiellement basse, et que la hausse enregistrée en septembre est artificiellement haute, la progression de 1,9% entre août et septembre, soit 60.000 chômeurs de plus, est à relativiser.

>> Le "mystère" de la baisse surprise du chômage en août est éclairci

Un ralentissement entre juillet et août

Pour avoir une meilleure image de l'état du marché du travail, la Dares invite à comparer les chiffres de juillet aux chiffres de septembre. Là, le constat est différent. Car, s'il n'y a effectivement pas d'inversion de la courbe de progression du nombre de chômeurs sur deux mois, la hausse se limite à un petit 0,3%, soit 10.000 chômeurs de plus pour la catégorie A. La hausse moyenne serait alors de 5.000 chômeurs supplémentaire chaque mois en août et en septembre.

Il y a par ailleurs une petite lueur d'espoir, si l'on s'attache aux seules statistiques. Pour l'ensemble des catégories A,B et C, le nombre de demandeurs d'emploi a diminué de 0,2% avec 8.500 inscrits en moins entre juillet et septembre. Pas de quoi s'enflammer.