Montebourg : "Si l'euro était dévalué de 10% (...) nous gagnerions 150.000 emplois"

Par latribune.fr  |   |  456  mots
(Crédits : AFP)
Le ministre du Redressement productif s'appuie sur des documents publiés par le direction du Trésor et par le Fonds monétaire international pour déplorer le niveau de la monnaie unique.

Cela fait quelques temps qu'Arnaud Montebourg milite pour une dévaluation de la monnaie unique mais ce mardi il va plus loin: il avance un ordre d'idée: 10%. Ce matin d'abord, lors d'une intervention au Medef:

"Dix pour cent, c'est 13 centimes, ce n'est pas la mer à boire et ce n'est pas une dévaluation, c'est le taux de change à l'équilibre par rapport à ce qu'est la réalité de la zone euro", a-t-il dit lors d'un débat avec des dirigeants de la principale organisation patronale française, le Medef.

Puis à la mi-journée sur Canal+, le ministre du Redressement productif a de nouveau déclaré souhaiter "une dévaluation légère" de 10% de l'euro, "nécessaire pour le 'made in France'".

"L'euro n'appartient pas à l'Allemagne"

Le responsable politique soutient qu'une telle mesure permettrait de générer des dizaines de milliers d'emplois:

"Dans le projet de Loi de Finances, la direction du Trésor a écrit un paragraphe très intéressant", a rappelé Arnaud Montebourg. "Si l'euro était dévalué de 10% (...) nous gagnerions 150.000 emplois supplémentaires", a-t-il insisté à l'antenne de la chaîne cryptée.

Dans la matinée au Medef, le ministre s'en était pris à Bruxelles:

"L'Union européenne, c'est la dureté monétaire et la dureté budgétaire". "Qui peut dès lors s'étonner que l'Union européenne soit aujourd'hui en situation de récession quand toutes les régions du monde connaissent ou reconnaissent la croissance?"

Avant de poursuivre: "L'euro n'appartient pas à l'Allemagne. Il appartient à tous les membres de la zone euro. Et nous en avons une part de propriété et nous avons à dire les choses", a-t-il insisté, deux jours après des déclarations du ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, assurant que la monnaie unique n'était pas surévaluée. Le ministre a cité un rapport récent du Fonds monétaire international (FMI), qui demande une politique monétaire plus souple en zone euro. "Ce qui m'amuse un peu, c'est que même le FMI le dit. Vous voyez un peu le gauchisme très dangereux du FMI", a-t-il ironisé.

"C'est un peu facile..."

De son côté, lors d'une interview accordée à Reuters cette après-midi, la ministre du Commerce extérieur a soutenu que la force de l'euro, "c'est un vrai problème pour les entreprises qui y sont confrontées mais ça ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt".

"L'euro ne doit pas être une excuse pour ne pas rattraper notre retard de compétitivité. C'est un peu facile de dire : 'c'est la faute de l'euro'. Non ! C'est nous qui devons trouver les solutions à notre handicap de compétitivité, compétitivité-prix et compétitivité-hors prix", a-t-elle ajouté.