"Le gouvernement a les moyens de résoudre la crise en Bretagne"

Par Fabien Piliu  |   |  393  mots
Marc le Fur, le député UMP des Côtes-d'Armor
Dans un entretien accordé à La Tribune, Marc le Fur, le député UMP des Côtes-d'Armor revient sur le pacte d'avenir pour la Bretagne présenté ce mercredi par le gouvernement. Il avance plusieurs solutions pour répondre aux urgences.

La Tribune - Le gouvernement vient de présenter son Pacte pour l'avenir de la Bretagne. Qu'en pensez-vous ?

Marc Le Fur - C'est totalement décalé ! Il n'y a rien de concret mais seulement des bonnes intentions. C'est un procès fait à la Bretagne et à son modèle économique.

Comment expliquez-vous la colère bretonne ?

Re zo re, trop c'est trop, comme on dit en breton. La fiscalité est trop lourde et les contraintes administratives trop nombreuses. Les entreprises bretonnes étouffent et on ne fait rien ! Le versement de l'écotaxe est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.

L'économie bretonne est-elle réellement en crise ?

Comme beaucoup de territoires, elle connait des difficultés conjoncturelles mais surtout structurelles dans l'agroalimentaire, l'industrie de la défense, l'électronique et l'automobile, les quatre piliers de son économie. Or, le gouvernement a les moyens de résoudre.

De quelle manière ?

Il faut un choc de simplification pour libérer enfin les énergies. Le carcan administratif étouffe les entreprises françaises et bretonnes en particulier.

Dans le domaine fiscal, le gouvernement doit absolument convaincre Bruxelles de la nécessité d'étendre le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi [CICE] aux coopératives, une forme de société particulièrement développée en Bretagne. Cet « oubli » dans le dispositif coûte 50 millions d'euros par an aux coopératives bretonnes. Je propose également de réformer l'étiquetage des produits, notamment dans le domaine agroalimentaire. Les consommateurs et les producteurs réclament cette mesure. Tout le monde veut savoir où a été élevé et abattu l'animal qui a servi à l'élaboration d'un plat préparé. La France n'a pas les moyens de se priver de ses avantages comparatifs. Malheureusement, il faut encore l'aval de Bruxelles pour avancer sur ce dossier.

Les manifestants ont l'intention de multiplier les actions s'ils ne sont pas attendus. Attendez-vous un geste d'apaisement de la part de l'Elysée ?

Il serait temps. Le silence de François Hollande est assourdissant. Le président de la République a pris la peine de s'exprimer sur l'affaire Leonarda et il a reçu la trentaine de présidents de clubs de football professionnels qui renâclaient devant une augmentation de la pression fiscale. Il pourrait avoir prendre le temps de s'intéresser à la Bretagne qui souffre.