Standard & Poor's dégrade la note de la France, Moscovici conteste

Par latribune.fr  |   |  380  mots
Standard & Poor's juge inefficaces les réformes entreprises par l'exécutif. Le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici (de dos sur la photo) défend son action dans un contexte de crise.
L'agence de notation S&P annonce ce vendredi avoir décidé d'abaisser d'un cran, de AA+ à AA, la note à long terme de la France, jugeant que les réformes de François Hollande n'auront pas les effets escomptés tant les marges de manœuvre sont étroites.

"S&P" frappe de nouveau la France. L'agence de notation a décidé d'abaisser d'un cran la note qu'elle attribue à la dette souveraine du pays. Celle-ci passe de AA+ à AA avec une perspective "stable". 

S&P ne croît pas une inversion réelle de la courbe du chômage avant 2016

Pour elle, l'exécutif à les mains liées. Le "manque de marge de manœuvre budgétaire" du gouvernement notamment pour augmenter ses recettes et "les mesures de politique économique mises en œuvre" depuis la dernière confirmation de sa précédente notation le 23 novembre 2012 ne permettront pas de faire baisser le chômage sous la barre des 10% avant 2016. 

L'agence indique en outre:

"Nous pensons également que la faible croissance économique limite la capacité du gouvernement à consolider le redressement des finances publiques".

Elle place le pays en perspective "stable", précisant que  "Les facteurs de risques pesant sur la qualité de crédit de la France s'équilibrent". Sa note a une chance sur trois d'être relevée d'ici deux ans. 

Bercy se défend

Pierre Moscovici déclare "prendre acte" de cette décision, et la "regrette", dans un communiqué diffusé quelques minutes après cette annonce. Aux critiques visant directement son action le ministre de l'Economie répond en affirmant déplorer "les jugements critiques et inexacts portés par l'agence de notation Standard and Poor's". Il détaille:

 le gouvernement a mis en œuvre au cours des dix-huit mois écoulés des réformes d'envergure pour redresser l'économie du pays, ses finances publiques, et sa compétitivité, grâce à une méthode fondée sur l'écoute et le dialogue. 

Le ministre cite notamment le Pacte pour la croissance, la compétitivité et l'emploi, la loi sur la "sécurisation de l'emploi", la réforme des retraites ou encore la création de la Banque publique d'investissement. "Jamais un gouvernement n'avait conduit autant de réformes en un temps si court, et dans un contexte conjoncturel aussi difficile", affirme-t-il. 

"Bataille perdue"

Début 2012, l'agence avait fait perdre son Triple A à la France. A l'époque candidat à l'élection présidentielle, François Hollande avait jugé que cette décision représentait une "bataille perdue" pour son prédécesseur, Nicolas Sarkozy