Jean-Louis Beffa : quand un patron proche de François Hollande critique son action

Par latribune.fr  |   |  298  mots
Bien que proche de François Hollande, Jean-Louis Beffa, l'ancien PDG de Saint-Gobain estime que le président de la République n'est pas assez décisif et qualifie la réforme des retraites de fausse réforme. (Photo : Reuters)
Le président d'honneur et administrateur de Saint-Gobain Jean-Louis Beffa, proche de François Hollande, a critiqué lundi le président de la République, l'appelant à être "beaucoup plus décisif" et à agir "pour les réformes".

"Je pense que le président continue à avoir une vision où il interroge, il consulte et ensuite il choisit un compromis. Je crois qu'aujourd'hui on a besoin d'un système gouvernemental qui soit beaucoup plus décisif", a déclaré Jean-Louis Beffa, le président d'honneur et administrateur de Saint-Gobain, à propos de François Hollande dans un entretien filmé affiché sur le site internet du quotidien les Echos.

François Hollande "se trompe en croyant à une reprise" pour le sauver

Pour lui, le président de la République, dont il est un proche, se trompe en croyant qu'il va y avoir une reprise économique qui va le sauver lors de la deuxième partie de son mandat. "Moi je n'y crois pas. Je pense que la France va aller mieux, mais dans une croissance ralentie", s'est-il expliqué.

Selon Jean-Louis Beffa, il y a urgence à agir. "Pour moi (...) on a fait de fausses réformes", a sévèrement critiqué l'ancien PDG de Saint-Gobain, en faisant allusion notamment à la réforme des retraites.

Mettre fin au millefeuille administratif et aller plus loin dans les réformes

Ces réformes doivent notamment être menées dans le domaine de la Santé, dans "le millefeuille administratif, qui est absolument terrifiant et aberrant", a-t-il estimé, fustigeant "l'accumulation des collectivité locales (...) qui coûte une fortune par rapport à ce que la France peut se payer".

Comme pour la réforme des retraites, la réforme du marché du travail conduite par l'actuelle majorité a été insuffisante, mais s'il considère que "l'accord que le gouvernement a suscité entre les syndicats réformistes et les chefs d'entreprises est la meilleure chose qui a été faite par François Hollande depuis qu'il est président", dans une allusion à l'Accord national interprofessionnel (ANI) du 11 janvier.