Les dépenses de santé vont continuer à progresser

Par Fabien Piliu  |   |  553  mots
Selon le Trésor, la consommation de soins et biens médicaux passera de 9% à 11,5% du PIB d'ici 2060
Selon une étude du Trésor, la consommation de soins et biens médicaux devrait augmenter de 2,5 points de PIB entre 2011 et 2060, passant de 9% à 11,5% du PIB. Le vieillissement de la population n’est pas le seul facteur explicatif.

Le redressement en cours des comptes de la Sécurité sociale devrait être un chantier de très longue haleine. Selon une étude du Trésor réalisée pour compte du Haut Conseil pour l'Avenir de l'Assurance Maladie (HCAAM) dans le cadre des travaux du Haut Conseil du Financement de la Protection Sociale (HCFiPS), la consommation de soins et biens médicaux (CSBM) devrait augmenter de 2,5 points de PIB entre 2011 et 2060, passant de 9% à 11,5% du PIB.

Le financement public devrait augmenter

Dans le même temps, et à condition que la politique de santé soit inchangée, la part de ces dépenses financée par la sphère publique atteindrait 8,8 % du PIB contre 6,8 % actuellement. Pour financer ces dépenses, les prochains gouvernements devront faire de preuve d'ingéniosité si le modèle universel de protection sociale est conservé en l'état.

Plusieurs éléments sont avancés par le Trésor pour expliquer cette progression de la CSBM qui avec les soins aux personnes âgées et handicapées en établissement, les services de soins à domicile, une partie des dépenses de prévention et les dépenses en capital du secteur de la santé composent les dépenses totales de santé.

Le progrès technique a un coût

Le Trésor cite les évolutions sanitaires, notamment dans le domaine épidémiologique, celles-ci influençant les besoins et donc la demande en matière de soins. Le niveau de vie de la population, globalement assimilé à une hausse du PIB, doit être également considéré puisqu'il s'accompagne d'un ensemble d'évolutions de nature à stimuler la dépense de santé, tant du côté de l'offre en permettant l'instauration de politiques publiques plus généreuses que de la demande avec l'avènement de nouvelles attentes de la population.

Enfin, l'étude cite l'évolution des connaissances médicales ou encore le progrès technique qui permettent à la fois de mieux diagnostiquer des pathologies et de mieux les soigner, ce qui entraîne de nouveaux besoins de soins.

" Les innovations ont de plus souvent un coût très élevé ; il s'agit majoritairement d'une innovation de produits (génératrice de dépense) plutôt que de procédés (facteur d'économies de coûts) ", explique l'étude, rappelant que ces différents facteurs expliquent déjà la croissance de la dépense totale de santé depuis vingt ans en France. Une dépense dont la part dans le PIB a augmenté de plus de deux points passant de 8,4% du PIB en 1990 à 11,7% du PIB en 2010.

L'influence grandissante du vieillissement de la population

Un nouvel élément est également à prendre, en compte. Le Trésor estime en effet que le vieillissement de la population dont l'impact sur la croissance des dépenses de santé a accéléré entre 2000 et 2008 " devrait expliquer une part de plus en plus importante de la croissance des dépenses de santé dans le futur. L'arrivée des générations du baby-boom aux âges élevés pendant lesquels la dépense est structurellement plus forte entraînera mécaniquement une hausse de la croissance des dépenses de santé. La part des 75 ans et plus dans la population continuera en effet de croître à l'horizon 2060. Elle atteindra 9,5 % de la population en 2020, 12 % en 2030, 15 % en 2040 et 16 % de la population en 2060 ".