Comment Marisol Touraine compte redresser les comptes de la Sécu en 2014

A défaut d\'inventer la martingale pour redresser rapidement et sans douleur les comptes publics, Marisol Touraine, qui présentait ce lundi sa stratégie national de santé, a décidé d\'utiliser les bonnes vieilles méthodes pour assainir la situation financière du régime général de la Sécurité sociale et du Fonds de solidarité vieillesse qui devraient afficher cette année un déficit cumulé de 16,3 milliards d\'euros.Pour faire passer ce montant sous les 15 milliards en 2014, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2014, que la ministre des Affaires sociales présentera jeudi, intègrera de nouvelles recettes parmi lesquelles un milliard d\'euros engendré par la réforme de la politique familiale. Présentée en juin, celle-ci intègre la réduction du quotient familial. La réforme des retraites apporte aussi son écot : un milliard d\'euros devrait être dégagé grâce à la fiscalisation des majorations de pension des retraités qui ont eu au moins trois enfants. La suppression de l\'un des avantages fiscaux dont bénéficient les contrats santé complémentaires en entreprise devrait apporter un autre milliard à la Sécu et au FSV.Les dépenses ne devront progresser que de 2,4% en 2014.Du côté des dépenses, le gouvernement a fait preuve d\'un peu plus d\'imagination. Pour alléger le cout de la protection sociale, les 15 millions de retraités sont mis à contribution. Leurs pensions ne seront plus revalorisées en avril mais en octobre. Grâce à ce décalage de six mois, l\'Etat espère un gain de 600 millions d\'euros. Sans surprise, les dépenses de santé sont également dans le viseur.Après avoir augmenté de 2,7% en 2013, elles ne devront progresser que de 2,4% en 2014. Cette décélération représente une économie d\'environ 2,5 milliards par rapport à leur augmentation spontanée liée au vieillissement de la population et à la recrudescence des affections de longue durée (ALD) comme le diabète.Les laboratoires toujours dans le viseurLes espoirs de l\'industrie pharmaceutique d\'échapper à une nouvelle augmentation de leur contribution au redressement de la Sécu seront douchés. Une nouvelle baisse du prix des médicaments remboursés et le développement des génériques sont une nouvelle fois au programme des experts de la rue de Ségur où siège le ministère de la Santé.En France, un médicament prescrit sur quatre est un générique. Au Royaume-Uni et en Allemagne, la part de marché de ces génériques dépasse les 60%. « Les mesures d\'économie sur le médicament, qui représente 15 % des dépenses de l\'Assurance maladie, et génèrent 56 % des économies, ont eu près d\'un milliard d\'euros d\'impact en 2012 et en 2013 », rappelait le LEEM, l\'organisation qui fédère les entreprises du médicament.Enfin, la ministre compte réclamer à toutes les caisses de Sécurité sociale, toutes branches confondues, de réduire leurs coûts de gestion de quelque 500 millions. Comment ? Si le gouvernement poursuit la recette appliquée ces dernières années, il s\'agira de poursuivre dans la voie de la dématérialisation et de la réduction des effectifs.
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