Hamon prône un peu de concurrence pour faire baisser les prix

Par latribune.fr  |   |  441  mots
L'introduction de plus de concurrence dans des secteurs ciblés comme l'optique ou les assurances, selon le ministre de l'Économie solidaire et de la consommation (Photo : Reuters)
L'Assemblée nationale doit donner son feu vert ce lundi à la loi sur la consommation de Benoît Hamon. Son but est d'introduire plus de concurrence dans les secteurs de l'optique et l'assurance.

La loi sur la consommation, c'est l'arlésienne du ministre de l'Économie sociale et solidaire et de la Consommation Benoît Hamon. L'Assemblée nationale doit donner ce lundi son feu vert pour son coup d'envoi, avec pour ambition d'introduire plus de concurrence dans l'optique et l'assurance. La "class action" fait aussi partie du programme. Certains vont jusqu'à lui trouver un côté fourre-tout, d'autres au contraire, la trouvent incomplète en ne touchant pas tous les secteurs.

Combattre les situations de rente économique

"La loi couvre (...) un spectre large, mais toutes les dispositions vont dans le même sens : la protection du consommateur, l'amélioration de son information sans oublier le souci de stimuler l'activité en combattant les situations de rente économique", se défend le ministre, dans un entretien aux Echos dans l'édition de ce lundi.

Selon lui, donner "plus de latitude aux ménages pour faire jouer la concurrence sur l'assurance auto ou habitation" doit leur permettre de libérer du pouvoir d'achat. L'assurance emprunteur aussi est visée en offrant au consommateur "une fenêtre d'un an après la signature de leur prêt pour pouvoir changer d'assureur". Quant aux lunettes, sujet qui a fait polémique en 2013, "le dispositif d'ouverture de la distribution devrait dégager 1,3 milliards d'euros de pouvoir d'achat d'ici à deux ans", promet-il.

L'optique : une priorité

Certes, mais l'on se demande dans ce cas pourquoi des professions règlementées comme les pharmaciens, les notaires et les taxis ne subiraient pas le même sort. Une question de priorité selon le ministre.

"Près de trois millions de Français renoncent chaque année à l'achat de lunettes pour des raisons financières. Les prix sont deux fois plus élevés que chez nos voisins européens et la Sécurité sociale ne rembourse malheureusement pas assez", argumente Benoît Hamon.

Avec un constat : la concurrence entre assurances complémentaires ne fait pas baisser les prix car les opticiens y adaptent leurs offres.

Ne pas dérèglementer tous azimuts

Le ministre reconnaît que l'optique n'est pas le seul secteur où les prix sont élevés, mais "il ne faut pas avoir une approche religieuse, idéologique de la concurrence. Dans les transports par exemple, dans l'énergie, il y  aune logique de service public qui doit être préservée".

"Le but du gouvernement n'est pas de dérèglementer tous azimuts. L'optique est en croissance à cause du vieillissement de la population en particulier. Ouvrir la vente de lunettes sur Internet ne provoquera pas de suppressions de postes chez les opticiens, comme le soutiennent certains d'entre eux", conclut le ministre.