CGT et FO disent "niet" à l'ouverture des magasins de bricolage le dimanche

Par latribune.fr  |   |  466  mots
FO et la CGT continuent de se battre pour éviter l'ouverture le dimanche des enseignes de bricolage
Alors que le secteur du bricolage est temporairement autorisé à ouvrir le dimanche, la CGT et FO, majoritaires, refusent de négocier sur les contreparties offertes aux salariés, faute de confiance dans la parole patronale

Quelques jours après la publication du décret autorisant l'ouverture des enseignes de bricolage le dimanche jusqu'au 1er juillet 2015, les syndicats CGT et FO ont affirmé jeudi 2 janvier qu'ils ne signeront pas l'accord portant sur les contreparties données aux salariés pour ce travail dominical.

Les négociations sur les contreparties au travail dominical avec les partenaires sociaux de la branche doivent en effet débuter  dès le 9 janvier conformément à une demande des ministres du Travail et du Commerce, Michel Sapin et Sylvia Pinel.

FO et la CGT n'ont pas confiance dans la parole des enseignes de bricolage

"C'est assez clair, on est contre. Nous ne sommes pas dupes, les syndicats sont juste convoqués pour valider les contreparties, il n'y a eu aucune concertation préalable avec les syndicats avant la publication du décret", a déclaré à l'AFP Dominique Holle, secrétaire fédéral à la fédération CGT du commerce, premier syndicat avec 35,32% des voix.

Même discours du côté de FO (25,70%). "Nous n'allons pas signer un accord qui remet en question la convention 106 de l'Organisation internationale du travail, ratifiée par la France, sur le repos hebdomadaire dans le commerce et les bureaux", a affirmé à l'AFP Christophe Le Comte, secrétaire fédéral du syndicat.

Le doublement du salaire est prévu par les enseignes

En prévision des futures réunions de négociation, la fédération des magasins de bricolage et de l'aménagement de la maison (FMB) qui regroupe la quasi-totalité des enseignes de la profession s'est déjà engagée auprès du gouvernement sur plusieurs contreparties: le volontariat, le doublement au minimum de la rémunération, l'attribution d'un repos compensateur et des engagements en termes d'emploi et d'accès à la formation.

"Les patrons ne respectent déjà pas la convention collective. Ils peuvent toujours faire des promesses, ils ne les respectent pas", a déploré Christophe Le Comte.

Vers un imbroglio juridique?

Ceci dit, un accord peut encore être conclu avec les autres organisations syndicales du secteur, si elles représentent 30% au moins des salariés (on prend en compte les résultats des syndicats aux élections professionnelles). Dans un tel cas de figure, l'accord sera valable... sauf si la CGT et FO décident de faire opposition. Ces deux organisations représentant ensemble plus de 50% des salariés, elles ont la possibilité  d'exercer ce droit...Mais le feront-elles?  Il faudra alors recommencer la négociation. Avec le travail du dimanche, rien n'est jamais fini.

L'ouverture maintenue

En tout état de cause, le décret autorisant l'ouverture des magasins de bricolage le dimanche ne pourra pas être remis en cause. Ils pourront donc toujours ouvrir, mais avec un risque de perturbation d'origine syndicale, si les négociations achoppent.