Que va annoncer Hollande lors de son 3e grand oral ?

Par latribune.fr  |   |  583  mots
Alors que François Hollande s'est engagé "personnellement" sur la réduction des dépenses, il devrait également donner des précisions ainsi que sur les leviers sur lesquels il peut jouer pour réduire le déficit à 3% du PIB et à quel horizon.
Le chef de l'Etat doit fixer ce mardi 14 janvier le cap économique et social pour 2014 tout juste esquissé lors de ses voeux aux Français, à l'occasion de la troisième conférence de presse de son mandat, dans un climat de tumulte médiatique après des révélations sur sa liaison avec l'actrice Julie Gayet.

Jour J pour le chef de l'Etat. François Hollande tiendra ce mardi 14 janvier à 16h30 la troisième grande conférence de presse de son mandat. Le chef de l'Etat ouvrira cet exercice désormais rituel par un discours liminaire d'une vingtaine de minutes auquel il a encore assidûment travaillé lundi, selon son entourage.

Puis, il se soumettra au feu roulant des questions de quelque 600 journalistes français et étrangers, consacrant au moins une heure à la politique intérieure et une demi-heure aux sujets internationaux.

Des précisions sur ses objectifs

Pour François Hollande, ce rendez-vous devait être surtout l'occasion de reprendre la main alors qu'il est toujours très bas dans les sondages (24% selon OpinionWay et Ipsos) en dépit d'un léger rebond et que son pari d'inverser la courbe du chômage dans les derniers mois de 2013 est loin d'être acquis. Décisifs, les chiffres du mois de décembre ne seront publiés que le 27 janvier. En tout état de cause, le président pourra d'ores et déjà souligner que, grâce à la politique des contrats aidés, le chômage des jeunes de moins de 25 ans est en baisse depuis six mois.

  • Le pacte de responsabilité

Le président devra en outre préciser les grands axes, la "méthode" et le calendrier du "pacte de responsabilité" qu'il a lui-même proposé aux entreprises dans ses vœux aux Français le 31 décembre. Pierre Gattaz, président du Medef, a déjà déclaré que son organisation était prête à jouer le jeu, promettant la création d'environ 1 million d'emplois en cinq ans si le coût du travail était diminué. c'est le financement de la politique familiale qui est ans le collimateur. Il repose actuellement pour les deux tiers, soit 35 milliards d'euros par an, sur les seules entreprises. Medef, CGPME et UPA demandent qu'un autre mode de financement soit trouvé pour soulager les entreprises. François Hollande semble d'accord.

Reste à trouver les modalités pour ce transfert qui devrait s'étaler dans le temps. Et, surtout,  trouver un autre mode de financement alors que le président s'est engagé à ne pas aggraver la pression fiscale. Le gouvernement a déjà annoncé vouloir diminuer de 50 milliards d'euros sur trois ans les dépenses publiques. Il faudrait donc trouver environ 35 milliards supplémentaires pour financer la politique familiale. Le président pourrait donc clarifier quels postes des dépenses de l'Etat, de la Sécurité sociale ou des collectivités locales seront les plus touchés par les réductions budgétaires.

  • La baisse des prélèvements

Des annonce sur des baisses de prélèvements obligatoires sont également attendues. Le chef de l'Etat, lors de ses voeux du 31 décembre, avait jugé les "impôts trop lourds", et promis une baisse des prélèvements "à terme". 

  • La réduction du déficit

Par ailleurs, alors qu'il s'est engagé "personnellement" sur la réduction des dépenses, le président devrait également préciser sa méthode et surtout son calendrier pour tenter de réduire le déficit à 3% du PIB. La Commission européenne a accordé un délai supplémentaire de deux ans pour parvenir à cet objectif, soit fin 2015.

  • Les forces françaises à l'étranger

Enfin, sur les questions internationales, François Hollande aurait eu "échanges au sujet de la Centrafrique" où les forces françaises sont engagées dans une périlleuse opération de stabilisation, a indiqué son entourage.